Energies renouvelables intermittentes : les techniques de stockage de l’électricité actuelles sont insuffisantes
Ces différents systèmes apportent une solution de stockage de l’électricité lorsque celle-ci est abondante et que la demande est faible, et comme une solution d’appoint lorsque la demande est forte. En quelques secondes, le mécanisme mis au point par Alstom permet de réduire la congestion du réseau et de répondre aux pics de consommation.
L’usage des véhicules électriques et la part croissante des énergies renouvelables dans le mix électrique en France comme à l’international, et notamment celles dites intermittentes car variant dans le temps selon les conditions météorologiques, le solaire et l’éolien principalement – requiert des solutions de stockage adaptées. C’est ce qu’a rappelé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) le 9 juin dernier : il faut trouver des solutions concrètes, rapides et efficaces pour stocker l’électricité à moindre coût.
IRENA, l’Agence internationale pour l’énergie renouvelable, a calculé que si les énergies renouvelables répondaient à 45 % de la demande électrique mondiale d’ici 2030, cela nécessiterait des capacités de stockage évaluées à 150 GW par batteries et à 325 GW par stations de pompage (STEP). Des proportions considérables au regard des 5 GW de capacité actuelle.
Les STEP sont une solution efficace, techniquement et économiquement, mais forcément limitée géographiquement. D’autres dispositifs – comme le ‘Power-to-gaz’ qui consiste à utiliser le surplus d’électricité renouvelable pour extraire de l’hydrogène de l’eau pour reconvertir celui-ci en électricité quand la demande est forte, ou pour produire du méthane de synthèse – sont encore peu efficients.
Le stockage par batteries, associé à une gestion raisonnée et numérisée des productions et des consommations reste donc incontournable. Leur marché est aujourd’hui en pleine ébullition et les initiatives se multiplient dans l’Hexagone.
La plupart de ces systèmes innovants n’en sont toutefois qu’à leurs débuts et devront encore être optimisés avant d’envisager une application commerciale de grande ampleur à la fois rentable et véritablement efficace sur le plan énergétique.
Encourager davantage l’innovation
La recherche et l’innovation qu’attire ce secteur doivent donc être encouragées selon le CESE via la définition d’un prix du carbone plus contraignant. Le CESE estime en effet qu’un prix du carbone réel, c’est-à-dire fixé à la hauteur des dégâts réels causés par les émissions de CO2 pourrait avoir un effet incitatif sur l’innovation dans les technologies renouvelables de stockage d’électricité.