Salaire minimum mondial : sauver des enfants
Selon un rapport de l’UNICEF en 2012, 322 millions d’enfants (23 % de la population mondiale âgée de 5 à 17 ans) sont engagés dans une activité économique.
Parmi eux, 215 millions travaillent dans des conditions inacceptables et plus de 110 millions d’entre eux, sont soumis aux pires conditions de travail.
Aussi, si l’on admet que lorsque les parents sont payés décemment les enfants sont moins souvent contraints de travailler et peuvent ainsi aller à l’école, l’existence d’un salaire décent se révèle cruciale.
De même, nous assistons impuissants à la noyade de milliers d’enfants et adultes migrants dont bon nombre fuient des pays où les salaires des ouvriers fabricant des produits pourtant destinés aux grands marches de la consommation, permettent à peine de survivre.
Nous devons oeuvrer à la régulation d’un marché mondial du travail qui, tout au long de l’histoire de l’humanité, n’a jamais compté autant de personnes travaillant dans des conditions proches de l’esclavage dans les pays émergents ou en développement mais aussi un nombre de chômeurs et de pauvres jamais atteint auparavant dans les pays développés.
Un accord pour mettre fin à l’esclavageLe 2 décembre 2014, journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, une réunion co-organisée par le Vatican et le mouvement global freedom network, initié par le milliardaire et magnat des mines australiennes Andrew Forrest, a permis de recueillir la signature des 16 principaux chefs de communautés religieuses, en faveur d’une déclaration commune « pour mettre fin à l’esclavage avant 2020». Cependant, la déclaration ne semble pas s’être dotée de stratégie commune. Aussi, il est à redouter, qu’à l’instar des dizaines de conférences ou conventions organisées depuis la déclaration des droits de l’homme en 1948, que les résolutions ne soient suivies d’effets. Par ailleurs, le site du mouvement, destiné au recueil du soutien d’une part significative de la population mondiale stagne depuis sa création à 11 000 signatures sur le réseau social Facebook et un peu plus de 2 400 sur Twitter. Alors on peut déjà craindre que la mobilisation planétaire escomptée ne soit guère au rendez-vous.
Mobiliser autorités morales, religieuses et économistes
Publié en septembre 2013, le projet Global minimum wage to abolish slavery a été remarqué par des économistes de renom. Certains parmi eux, enseignent dans les plus prestigieuses universités américaines et nous ont fait part de leur intérêt.
Bien qu’il faille admettre qu’il soit de nature différente et n’ait finalement guère vu le jour, le projet de salaire minimum aux USA avait cependant, recueilli en janvier 2014 le soutien de 600 économistes.
Les chefs religieux que vous avez réuni et de nombreux économistes à travers le monde, sont susceptibles de soutenir la «convention internationale pour un salaire minimum » que nous proposons. Certains parmi eux pourraient intervenir lors de celle-ci.
Pays en développement ou développés pourraient s’accorder à voir en cette convention, une opportunité d’apaiser un monde au bord de l’implosion sociale.
Alors peut-être parviendrons-nous à convaincre les deux principaux marchés de consommation USA et UE, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) de considérer la nécessité et l’inéluctabilité d’un salaire minimum mondial.
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Francis JOURNOT
Convention internationale pour un salaire minimum mondial
Association citoyenne indépendante à but non lucratif et sans appartenance politique