Débat : rouler à l’huile végétale oui ou non ?
Le débat fait rage et les avis divergent. Voici les deux points de vue que l’on trouve sur le sujet :
POUR : Les avantages sont nombreux. Hormis les économies engendrées, l’huile végétale offre des qualités lubrifiantes supérieures à celles du gasoil et elle permet, grâce à une combustion plus froide, une réduction des dépôts de carbone et d’azote, ce qui bon pour la nature.
La consommation d’huile ou de de gasoil est identique mais comme il n’y a pas de souffre dans l’huile, on n’a pas non plus les particules du diesel. Au global, cultiver l’huile végétale pour l’utiliser en carburant est bénéfique pour prévenir le réchauffement climatique.
- Les véhicules diesel à injection directe (anciennne génération), Commons rail et HDI, peuvent rouler avec un carburant contenant jusqu’à 30 % d’huile végétale.Au-delà une bicarburation (2 réservoirs) est nécessaire.
- Les véhicules diesel à injection indirecte (équipées de bougies de préchauffages du
carburant) bénéficient d’une meilleur combustion de l’huile végétale et peuvent donc rouler avec jusqu’à 50 % d’huile végétale s’ils utilisent une pompe à injection Bosh. Pour les pompes d’autres marques (Roto, Luca, CAV), il faut se limiter à 40 %.
- Pour rouler 100 % à l’huile, il faut installer un second réservoir qui contiendra du diesel qui servira notamment à l’allumage avant de passer à l’huile. Avant de rouler, il faut donc installer un kit de « bicarburation » (2 réservoirs), ce qui n’est pas très compliqué, surtout pour un garagiste.
CONTRE : De nombreuses personnes aimeraient bien rouler en ajoutant tout simplement de l’huile dans leur moteur. Certains argumentent que cela est non seulement moins polluant mais ultra simple. L’ADEME a pourtant commandité une étude dont les résultats font réfléchir à 2 fois avant de vider sa bouteille d’huile de colza ou de tournesol Lesieur dans son réservoir :
- « L’utilisation directe des huiles végétales est dommageable tant au plan de la tenue des moteurs qu’au plan environnemental » cite l’étude,
- Du fait de la viscosité importante de l’huile, des dépôts se formeraient dans la chambre de combustion et sur les injecteurs des moteurs,
- L’huile résiste mal en basse température (arachide, huile de palme…)
- En Allemagne, une étude montre que sur 100 tracteurs qui auraient utilisé l’huile comme carburant depuis 6 ans, 10 ont fait l’objet de réparations d’un coût supérieur à 15 000€,
- Au final, les émissions polluantes seraient supérieures globalement à la consommation du carburant classique,
- Le comité des constructeurs met en garde contre l’utilisation intempestive de l’huile végétale et préfère favoriser les « vrais » bio-carburants (biodiesel, …).
- Tout véhicule diesel est susceptible de rouler à l’huile végétale, cependant certaines marques semblent plus adaptées à ce carburant que d’autres.
Bref, en un mot, aujourd’hui dans la vie courante, n’utilisons l’huile végétale que comme un carburant d’appoint exceptionnel qui, certes, fonctionne mais n’est pas franchement recommandé comme régime de base de votre moteur.
A découvrir :
- L’association Oliomobile destinée à promouvoir l’utilisation d’huile végétale pure ou recyclée comme carburant pour les véhicules diesel,
- oliomap : site présentant une carte de france de vendeurs d’HVB ou recyclée,
- l’association Roule ma Frite, qui propose de remplacer une partie du carburant des moteurs diesel par de la vieille huile de friture
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