Pécs : une centrale de « cogénération »
L’usine de Pécs est une centrale de « cogénération ». Cela signifie qu’elle produit à la fois de l’électricité et du chauffage à partir d’un combustible unique. En l’occurrence, la biomasse.
Elle se présente sous l’aspect d’un gigantesque bâtiment de briques noirci, avec une rangée de cheminées. Au lieu de l’odeur habituelle de gaz, c’est l’odeur de paille qui prédomine autour du bâtiment.
A noter qu’il n’y a pas de rejet de poussières polluantes. Franck Lacroix, président de Dalkia souligne « Maintenant que l’on a mis au point une usine de cette envergure malgré une technique complexe, nous envisageons d’exporter ce modèle partout où c’est possible. La biomasse offre l’avantage extraordinaire d’être une énergie du territoire à usage local et très pertinente en cogénération, qui améliore en outre l’efficacité de 15 % ».
En France, la cogénération représente environ 5 % de la production d’électricité.
La centrale de Pécs : un avantage partagé
Le maire de Pécs, Zsolt Pava est « fier que la pollution ait disparu dans sa ville ». Il souligne également que le bois utilisé à la centrale est issu d’une production soutenable.
Pour les exploitants agricoles et forestiers de la zone de collecte, un périmètre de 100 km autour de Pécs, la centrale est également une aubaine.
Et pour cause, près de 450 petits agriculteurs de la région ont signé un contrat de fourniture de paille. Ainsi, un agriculteur comme Janos Dietrich, de Dravasztara (60 km au sud de Pécs) a signé pour 10 ans. Il a multiplié par 10 le chiffre d’affaires de sa ferme.
Ces agriculteurs fourniront quelques 250 000 tonnes de paille nécessaires à l’entreprise pour produire 60 % de l’énergie. Parallèlement, 450 000 tonnes de bois viennent produire les 40 % restants.
La paille : un pouvoir calorifique notable
Si l’écart de volume entre la quantité de paille et de bois fournis à la centrale de Pécs est aussi considérable, c’est parce que la paille a un pouvoir calorifique supérieur à celui du bois. En effet, la paille est une matière en général plus humide.
Ceci signifie que la quantité de chaleur produite par la combustion de la paille, à pression constante et dans des conditions dites « normales » de température et de pression est plus élevée que celle produite par le bois.
La paille : atout majeur, pas suffisamment valorisé
Lorsque l’on parle de production énergétique à partir de la biomasse, c’est au bois que l’on fait le plus souvent référence.
Pour l’heure, en France, il n’existe que de petites unités de production de paille. L’une à Troyes, mise en place par l’entreprise Dalkia, et quelques autres organisées par des regroupements d’agriculteurs qui recyclent un sous-produit qu’ils ne peuvent pas valoriser autrement. La paille est donc un matériau à suivre dans les projets de biomasse. Et vous, qu’en pensez-vous ?
En France, la biomasse compte quelques 47 % des énergies renouvelables avec une écrasante supériorité du bois. Seulement 10 % sous forme de chaufferies collectives, le reste correspondant aux poêles à bois familiaux.
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