De nombreuses associations militent pour la sauvegarde de cet animal, dont la situation est critique, non pas par la seule fonte des glaces mais également par la chasse. Or, à ce jour, le commerce international de l’ours blanc n’est toujours pas interdit !
Quid de l’interdiction du commerce international de l’ours blanc ?
En mars 2013, à Bangkok en Thaïlande, alors que les États-Unis réitéraient après un premier échec en 2010, la proposition d’inscrire l’ours polaire en Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvage menacées d’extinction (CITES), cette décision fut reportée à 2016.
Les ours polaires sont de plus en plus sous pression pour trouver de la nourriture © Thomas Barrat
En effet, contrairement aux États-Unis, l’Union Européenne a proposé d’approfondir durant trois ans les connaissances concernant l’ours polaire avant d’éventuellement envisager l’inscription en Annexe I. Et la France ne faisait pas partie des 11 des pays de l’Union Européenne sur 27 qui soutenaient la position des États-Unis.
Selon des personnes compétentes et reconnues sur le sujet, se sont 1.000 ours polaires qui sont abattus chaque année de manière officielle, soit de 5 à 6 % de la population totale de l’espèce(1).
Mais en 2016, le CITES, réuni à Tel-Aviv cette fois-ci, déclarait que « le niveau actuel du commerce des ours polaires, entre autres, n’est pas préjudiciable à la survie de l’espèce dans la nature » : donc toujours pas d’interdiction stricte de chasser et de faire le commerce de l’ours blanc alors même qu’on ne connaissait toujours pas réellement les effectifs de l’espèce(2) .
Le commerce international de l’ours polaire est régulé, mais les choses recules
En quittant son poste l’ancien président américain Barack Obama avait signé un plan « Ours polaire »(3) en partenariat avec les autorités inuites et des collaborateurs internationaux, le premier plan à grande échelle de sauvegarde de ce mammifère emblématique.
Salué par les scientifiques et les ONG écologistes, il prévoyait un dialogue avec les chasseurs locaux afin d’une part de limiter le braconnage, et d’autre part de protéger certains espaces contre l’installation de plateformes pétrolières dans le but d’éviter les pollutions.
© Ondrej Prosicky
Mais c’était sans compter sur l’arrivée de Donald Trump qui n’aura pas manqué de tendre une oreille attentive aux demandes des chasseurs et de la NRA (National Rifle Association). À peine trois mois après son arrivée au pouvoir, le 10 avril 2017, il fit voter au Congrès à 52 voix contre 47, une loi qui permet de chasser les ours polaires jusque dans leur tanière, même en hibernation, même des oursons…
Grâce à la NRA, il devrait bientôt être légal de tuer des femelles ours et leurs petits dans leurs tanières en Alaska
a dénoncé Everytown for Gun Safety, une organisation qui lutte contre la prolifération des armes aux État-Unis
En cette Journée mondiale de l’ours blanc, les associations de défense des ours polaires espèrent mobiliser les citoyens, et notamment les enfants, ces grands protecteurs de la nature qui ont souvent des ours en peluche, mais aussi une grande influence sur leurs parents.
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Illustration bannière : Ours polaire se déplaçant en plein été © Kris Grabiec