Lutte contre le gaspillage alimentaire : la nouvelle cuisine, prétexte aux OGMs ?
Près du tiers de la production alimentaire dans le monde est perdue après récolte ou gaspillées dans les magasins, par les ménages ou les services de restauration. Le gâchis alimentaire est donc une priorité croissante des gouvernements. Sachant qu’une proportion importante de ces aliments gaspillés sont les fruits et légumes, les techniques pour augmenter leur durée de vie – au-delà de ce que peut permettre l’amélioration des comportements des consommateurs et de la chaîne du froid – deviennent donc primordiales.
Phobiques des OGMs, accrochez-vous à votre écran d’ordinateur : les scientifiques du groupe agrochimique suisse Syngenta travaillent à une tomate longue conservation, jaunâtre et oblongue, qui ne pourrit pas, mais confit en perdant son eau à la manière d’une datte… Vous avez dit « beurk » ou « miam » ?
Contre les déchets alimentaires : les emballages comestibles
Alimentation, le plastique, c’est toujours fantastique ? Sus aux emballages !
Autre piste de recherche : les emballages alimentaires – on parlerait plutôt dans ce cas-ci de « peaux alimentaires » – biodégradables et comestibles, fabriqués à partir de purée de fruits déshydratée, de champignons, d’olives ou de maïs.
Les firmes américaine WikiFoods et française CD Fruits développent ainsi de fines pellicules résistantes à la chaleur et aux manipulations qui alimentent l’imagination des professionnels de l’alimentation. Imaginez en effet vos bouchées de yaourt, de fromage, ou de purée de fruits ainsi emballées, peut-être y prendrez-vous goût.
C’est en réalité ce que développe WikiFoods avec ses « WikiPearls », « inspirées« , indique le site de la société, « par la manière dont la nature emballent fruits et légumes ». « Plus de cuillères à jeter, ni de pots de yaourts« , revendique ainsi WikiFoods, qui explique que cette peau est un gel électrostatique de protection formé en exploitant les interactions entre les particules d’aliments naturels, des ions nutritifs et un polysaccharide. Grâce à cette technologie brevetée et en instance de brevet, la peau devient imperméable à l’eau et à l’oxygène.
La recherche est donc active, et l’intérêt de grands chefs témoigne de leur potentiel créatif et gastronomique. A voir si l’enthousiasme de leurs promoteurs sera partagé par les consommateurs.
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(1) Le Pr Mark Post parle de son expérience dans une présentation TEDx (en anglais) // (2) Voir la page de la NASA (en anglais) sur l’impression d’aliments en 3D