Quels sont les impacts des manifestations sportives, petites ou grandes sur l’environnement ? Comment faire du sport peut avoir un effet négatif sur la nature ? ConsoGlobe.com fait le point avec Didier Lehénaff, à l’origine des Eco-Games, ces jeux éco-sportifs alternatifs.
Manifestations sportives et environnement : les enjeux
ConsoGlobe.com : Constatez-vous une évolution depuis le début de votre engagement ?
DL : Je dirais qu’aujourd’hui, la plupart des organisateurs ont conscience des enjeux. C’est un préalable essentiel pour prendre ensuite la responsabilité de faire évoluer les pratiques.
Nous avons développé pour cela plusieurs outils. Sur les 2,5 millions de manifestations sportives, seules un millier d’entre elles sont d’envergure nationale ou internationale. Le « défi » est d’agir sur les deux types d’événements (les grands comme les petits) ; les moyens, outils et solutions étant bien sûr différents pour y parvenir.
ConsoGlobe.com : Les grands événements sportifs ne doivent-ils pas être aussi exemplaires, ne serait-ce que pour initier le changement de mentalités ?
DL : C’est complémentaire. Il faut agir à la fois sur la masse et sur le haut niveau. Dans un ouvrage paru il y a quelques années(2), nous prenions l’exemple des basketteurs des Los Angeles Lakers. Juste pour leur déplacement dans le cadre du championnat NBA, chacun d’entre eux émettait 90 tonnes de CO2, soit 45 fois plus que le seuil au-delà duquel chaque être humain contribue individuellement au réchauffement climatique…
Au-delà de cette question des déplacements, je pense que les grandes manifestations sportives doivent montrer l’exemple. Certaines le font déjà, comme par exemple la Fédération Française de Tennis, avec les aménagements éco-responsables réalisés lors des Internationaux de tennis de Roland-Garros ou encore l’opération « Balle Jaune », qui permet de recycler les balles de tennis usagées pour les transformer en sols sportifs.
Nous avons systématiquement cette démarche dans le cadre des « Eco-Games ». En marge de l’événement, nous menons des opérations de nettoyage des plages, des zones naturelles sensibles, nous collectons du matériel que l’on offre à la population locale…
ConsoGlobe.com : Existe-t-il des différences d’approches selon les pays ?
DL : C’est très variable. Les solutions dépendent toujours de l’environnement dans lequel on s’inscrit. Les pays d’Europe septentrionale ont par exemple une sensibilité accrue pour la nature. C’est culturel, mais c’est aussi lié à la densité démographique, aux flux touristiques, etc.
Chaque pays est aussi plus ou moins strict. En Autriche par exemple, vous ne trouverez pratiquement aucun mégot de cigarette en montagne.
En France, il n’est pas rare d’en trouver jusqu’à 50.000 sous le même pylône. Il revient donc, au-delà d’une réglementation supranationale qui essaierait de coordonner les politiques, d’impulser des réglementations aux niveaux national et local qui correspondent au profil et à l’image du territoire concerné.
Pour en savoir plus : www.sportetcitoyennete.com