Espèces en danger : le macaque noir a de moins en moins la banane

Rendu célèbre par un selfie qui a fait le tour du monde, le macaque noir vit peut-être ses derniers instants sur notre Terre : la déforestation mais aussi la chasse pourraient bien finir par avoir sa peau !

Rédigé par Séverine Bascot, le 4 Apr 2017, à 8 h 55 min
Espèces en danger : le macaque noir a de moins en moins la banane
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Profitant de la brève absence de David Slater, un photographe animalier britannique, une femelle macaque noir avait sauté sur l’occasion pour s’adonner aux joies du selfie. Si ses clichés ont fait le buzz, son espèce est toujours en danger critique d’extinction.

macaque noir

Le célèbre selfie de Maruto le macaque noir en 2011 © autoportrait avec l’appareil photo de David Slater via Wikimedia

En Indonésie, le macaque noir a besoin d’un plan de protection urgent

En voie d’extinction, le Macaca nigra, primate d’Indonésie au pelage noir et coiffé d’une crête, peuple la jungle au nord de l’île des Célèbes (Sulawesi). Environ 2.000 d’entre eux se trouvent dans la réserve de Tangkoko où leur protection est plus ou moins assurée, mais pour les 3.000 autres singes de cette espèce, les conditions de survie sont particulièrement difficiles.

D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), en 40 ans, la population de macaques noirs, aussi appelés cynopithèques nègres, est passée de 300 individus au km2 en 1980, à 45 en 2011, soit une baisse de 80 %.

macaque noir

La jungle au nord de Sulawesi, habitat des macaques noirs © Ethan Daniels Shutterstock

Mis à mal par la déforestation, les macaques noirs tombent sous les balles des chasseurs

En effet, cette région d’Indonésie est habitée par un peuple autochtone, les Minahasan, une ethnie chrétienne dans la pays musulman le plus peuplé au monde. Pour eux, la viande de ce singe est particulièrement délicieuse. Or avec la perte de leur habitat, les primates ont tendance à s’approcher des cultures, où les fermiers les tuent.

Une fois abattus, les animaux sont grillés au feu de bois, afin de brûler leur pelage et d’assurer une meilleure conservation de la viande dans cette région tropicale : un procédé qui offre un résultat visuellement terrible. Que l’on retrouve sur les étals du marché local, parmi toutes sortes d’autres animaux exotiques (morts ou vivants), dont certains sont également menacés d’extinction(2).

Chasser ces animaux pour leur viande, c’est ‘le dernier clou dans le cercueil’ des macaques noirs
Simon Purser, du Centre de sauvetage de la faune Tasikoki

 

Sur place, autorités locales et associations de défense de la nature se mobilisent pour stopper le massacre de cette espèce, en danger critique depuis 2008. Afin de sensibiliser le public à la question, ils organisent des actions sur ce marché, tentent de convaincre les villageois résidant autour de la réserve de ne plus consommer cette viande, travaillent à inclure la question de la protection des espèces sauvages dans les programmes scolaires de la région, et jusque dans les sermons des églises…

Le macaque noir, qui joue un rôle important pour la biodiversité en dispersant dans la jungle des graines de certaines espèces végétales, a un besoin urgent de protection. Comme beaucoup d’autres singes

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Si j’en crois votre article cet animal est plus important pour l’écologie que le grand panda. En Chine la peine appliquée pour la mort d’un panda est terrible. C’est peut être la seule solution pour sauver le macaque noir et notre écologie, puisque les habitudes sont dures à changer, seule la peur de gendarme est efficace. Il faut aussi que les habitants du Sulawesi trouvent d’autres sources d’aliment. Or ils sont méprisés par le reste du pays qui est musulman. Pas facile!

  2. Au vue des gouvernements que l’on a, il y a peut de chance qu’on arrive à quoi que se soit. A rappeler que madame Taubira et Mr De Montebourg possède les mines d’or de Guyane. En matière d’écologie, on a de quoi pleurer. Mais si on veut enrayer l’érosion biologique, il faut avant tout protéger les forets, et surtout les forets tropicale. A rappeler que pour une espèce il faut au moin milles individus, en dessous l’espece finiras forcément par s’éteindre (consanguinité, épidémie…), que la foret n’est pas un parc, ils y trouve leur nourriture, mais aussi leur médicaments. Imaginer au moyen-age, quand la route des épices a été couper. Ils y trouver des antibiotique ou des médicaments contre les infections bucales. une foret n’est pas monolinéaire.

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