La pile à combustible
Le principe de la pile à combustible, PAC, énoncé il y a près de 170 ans, est de convertir l’énergie chimique en énergie électrique à partir de carburants aussi répandus que l’hydrogène.
Son avantage, la pile ne rejette que de l’eau et ne pollue donc pas. Dans les faits, malgré son utilisation par les astronautes et les expériences de Daimler-Chrysler par exemple, le prix du dispositif reste trop élevé en raison des difficultés d’industrialisation.
L’électrolyse en oeuvre dans la pile exige, en effet, des métaux rares, précieux, et entraîne des problèmes de stockage, de place et de distribution. En bref, la démocratisation n’est pas pour demain.
« Transports, production d’électricité, industrie, électronique portable : l’hydrogène, nous promet-on, bouleversera nos modes de vie. Réputé inépuisable et «propre», il permettrait de lutter contre le réchauffement climatique, et nous rendrait notre indépendance énergétique« .
Annonces sans lendemain ou amorce d’une nouvelle ère ? L’hydrogène offre-t-il une solution économique et écologique réaliste aux défis énergétiques mondiaux ? Industriels et gouvernants font-ils les bons choix ? À quand «l’économie-hydrogène» ?
Clarity, première voiture à hydrogène
Honda propose le FCX Concept au nom trompeur dévoilé en 2006. La FCX Clarity est une voiture, hybride en fait, qui fonctionne grâce à une pile à combustible fabriquant de l’électricité, grâce à de l’hydrogène. En vente en depuis juin 2008, la FCX est l’une des premières voitures proposées à l’hydrogène au grand public.
La Clarity fonctionne à l’hydrogène et à l’électricité et n’a comme seule émission que de l’eau. Honda affirme qu’elle est 2 fois moins énergivore que les voitures hybrides électricité-essence, et 3 fois moins gourmande que les voitures traditionnelles.
La Clarity est alimentée par une réaction chimique entre l’hydrogène et l’oxygène de l’air ambiant, ainsi que par des batteries au lithium-ion. Elle a une autonomie de 435 kilomètres par réservoir d’hydrogène et peut atteindre une vitesse de pointe de 160 km/h.
Honda compte par ailleurs vendre environ 500 000 voitures hybrides par année après 2010 – au moment où Toyota prévoit en vendre 1 million annuellement.
Honda devrait lancer une nouvelle voiture hybride, qui viendra s’ajouter aux versions hybrides de la Civic et d’autres voitures existantes.
Et l’infrastructure de distribution hydrogène ?
On se trouve dans un domaine où on est dans une impasse du type « dilemme de la
poule et de l’oeuf. » Tout comme la voiture électrique fait face à des obstacles technologiques réels, la voiture à hydrogène qui doit surmonter des difficultés technologiques en plus d’un problème d’infrastructures handicapant.
En effet, les quelques stations d’alimentation en hydrogène de la côte Ouest des USA font figure d’exception et de curiosité comparée aux 180 000 pompes à essence américaines.
En conséquence, Honda, ainsi que Chevrolet avec son prototype à hydrogène Equinox, sont contraints de limiter la vente de ces nouveaux modèles à la Californie.
Le secteur automobile devra investir lourdement dans les réseaux de distribution électrique ou hydrogène sans quoi les ventes de ce type de véhicules ne se développeront pas. De leur côté, les grands de l’énergie ne veulent pas investir tant qu’un parc automobile suffisant n’est pas là…
C’est ce qu’a compris le Pdg de Renault, quand il a dit que l’avenir et la valeur du constructeur français seront dans le réseau de distribution. Honda pour sa part s’est associé à Plug Power Inc. pour mettre au point et commercialiser dans une petite dizaine
d’années un système de production de l’hydrogène à domicile qui utilise le gaz
naturel servant au chauffage. Le fait d’utiliser le gaz naturel, permettrait selon Honda d’émettre 50 % ide gas à effet de serre en moins qu’une voiture à essence.
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Sur l’hydrogène :
illustration : © CC, Alchemist-hp