On poursuit la série sur l’épuisement des ressources naturelle en se penchant aujourd’hui sur la fin de l’alumium. Ce n’est pas pour demain mais l’occasion de découvrir un métal présent dans notre vie quotidienne mais pas inépuisable.
La fin de l’aluminium : quel avenir ?
La fin de l’aluminium dépend de la fin du bauxite et de son taux de recyclage dans le monde, car l’alu est théoriquement recyclable à l’infini et produit à partir de bauxite.
Les réserves connues sont surtout en Guinée (30 %), en Australie (23 %) et à Cuba et en Jamaïque (8 % chaque).
Le groupe ALCOA publie régulièrement ses pronostics sur la demande d’aluminium dans le monde : il prévoit une production d’aluminium métallique autour de 80 millions de tonnes vers 2020. Cela correspondrait à une croissance annuelle moyenne des consommations de + 6,7 % entre 2011 et 2020 et à un doublement de la demande d’ici à 2020 soit la même tendance que ces dernières années (FIG.).
Cette demande pour l’aluminium sera tirée par la confection de turbines électriques performantes, la consommation croissante dans l’aéronautique, le nécessaire allègement des voitures et des poids lourds, l’urbanisation de l’Asie et la substitution du cuivre par l’alu dans les câbles électriques.
Le recyclage de l’aluminium
Théoriquement, l’aluminium est recyclable à l’infini ; c’est pourquoi on l’a appelé « ressource infinie » dans le titre. Et donc l’a fin de l’aluminium ne devrait pas être pour demain.
- L’aluminium, une fois produit, est recyclable et recyclé indéfiniment et cette opération ne consomme que 5 % de l’énergie initialement nécessaire.Autrement dit, la récupération et le recyclage de l’alu permet d’économiser 95 % de l’énergie nécessaire à sa fabrication à partir de métal vierge.
- A chaque rénovation ou déconstruction, le métal est intégralement récupéré pour être refondu et engendrer ainsi une nouvelle matière première possédant les mêmes qualités d’origine. L’aluminium a ainsi un cycle de vie de la naissance… à la naissance.
- Plus de 80 % des pièces de voitures en alu sont recyclées.
- Les emballages constituent, du fait des difficultés de collecte, un gisement d’aluminium usagé plus difficile à atteindre que dans le transport ou le bâtiment : il est l’un des emballages ménagers le moins bien recyclé en France, avec un taux de 32 % seulement en 2012. Alors que la moyenne grimpe à 67 % tous matériaux confondus (verre, papier-carton, plastique et métal). Il est vrai qu’il ne représente qu’environ 60 000 tonnes annuelles, parmi 4,7 millions de tonnes d’emballages déclarés auprès d’Eco-emballages.
- Pourtant le taux de recyclage global de l’aluminium est estimé à 49 %(1) ; ce qui signifie que si on ne le recycle pas à 100 %, on va tout de même finir par épuiser la ressource.
2014, le « projet métal » pour recycler l’alu en France
Un partenariat tripartite a été signé aujourd’hui entre le CELAA (Club de l’emballage léger en aluminium et en acier), Eco-emballages et l’AMF (Association des maires de France). Ce projet signé pour 3 ans est nommé « Projet métal ». Son but est de soutenir et améliorer la collecte, le tri et le recyclage des petits emballages et objets en aluminium.
Un espoir pour l’avenir : A noter que la composition chimique des nodules polymétalliques des fonds océaniques est de 3 % d’aluminium
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Retrouvez le sommaire de la grande série sur la disparition des ressources naturelles et la fin des matières premières non renouvelables.
(1) par A. RELLER, University of Augsburg, T. Graedel, Yale University)