L’hydrolien, un énorme potentiel pour une nouvelle filière industrielle ?
Il y aurait 30 à 40 entreprises qui se seraient penchées sur des projets utilisant l’énergie houlomotrice, marémotrice ou hydrocinétique mais aucune n’a la capacité de se lancer si l’Etat ou EDF ne garantit pas le marché. C’est ce qui a été fait en fixant les conditions de rachat du kilowatt/heure produit dans la mer.
La France profite à elle seule de 80 % du potentiel hydrolien d’Europe, principalement en Bretagne et dans le Cotentin. Cela correspond à un potentiel de production d’électricité de 10 TWh par an selon EDF. Pour exploiter ce » gisement énergétique « il faudrait 5000 hydroliennes ce qui pourrait créer 5000 emplois directs à la clé.
Quant au coût du KW ainsi produit, c’est entre 0,03 et 0,04 euro (contre 0,028 euro pour le nucléaire) selon les estimations tirées du projet du Consortium Sabella, premier projet français, testé en 2008 au large de Bénodet.
L’énergie hydrolienne trop chère ?
Un arrêté en date du 1er mars 2007 détaille les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations maritimes :
Le tarif est élevé et quasiment équivalent à celui de l’éolien terrestre. A comparer à un coût de revient de 0,03 à 0,04 euro, le rachat sur une période de 20 ans : 6,07 c€/kWh + prime comprise entre 0,5 et 2,5 c€/kWh pour les petites installations + prime comprise entre 0 et 1,68 c€/kWh en hiver selon la régularité de la production.
Cela sera suffisant si les Régions s’implique pour soutenir les projets comme en Bretagne, notamment grâce au pôle mer Bretagne. Citons aussi les échanges avec l’Ile de la Réunion visant à
mutualiser les résultats des expérimentations en matière d’énergie marine.
Pelamis, l’exemple de l’hydrolienne version écossaise
Dans la mythologie ancienne grecque, Pelamis était le nom d’un serpent de mer géant qui fait penser au Loch Ness écossais. De nos jours, la créature marine est devenu un projet de « centrale houlomotrice« , c’est à dire qui produit de l’électricité par le mouvement des vagues.
Les Écossais ont été les premiers à commander à Ocean Power Delivery (OPD), un dispositif « houlomoteur », le Pelamis
Le Pelamis 750, un prototype grandeur nature, est de mensurations impressionnantes : il pèse 750 tonnes pour 20 mètres de long. Chacun de ses tronçons aussi long qu’un paquebot, soit 24 mètres de long x 3 mètres et demi de diamètre.
Au centre, les cylindres contenant les 3 modules de conversion d’énergie. Ce sont ces appareils, à l’intérieur des caissons étanches,
qui convertissent la force de la houle courant électrique. Le rendement énergétique du Pelamis est en permanence compris entre 70 % et 80 %.
L’hydrolienne, comment ça marche ?
- La montée et la descente des vagues fait onduler les articulations du Pelamis qui sont couplées à des vérins hydrauliques.
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- L’ondulation qui se diffuse de bas en haut le long de ce « boudin géant » d’un bout à l’autre des caissons, pompe de l’huile à haute pression via des moteurs hydrauliques et au travers d’accumulateurs.
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- L’énergie récupérée via des générateurs électriques est ensuite transmise par un câble sous-marin jusqu’à la terre où il est connecté au réseau électrique.
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- Un système d’ancrage flexible tire la pointe avant du Pelamis vers le bas et le force à toujours faire face aux vagues de manière à toujours pour pouvoir maintenir son mouvement de balancier.
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Les énergies marines, nouvelle opportunité pour la France ?
* Photos de simulation d’hydroliennes © EDF R&D – Kort&Lonn Vocanson
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Les projets d’avenir qui construisent la nouvelle économie