Dans la série d’articles « Ces substances que nous cachent… », on décrypte pour vous les étiquettes des plus grandes marques. Ici, les substances contenues dans les lingettes pour bébé Pampers.
Les composants à éviter dans les lingettes
Les lingettes classiques sont composées de 60 % de polyester (matière pétrochimique) et 40 % de cellulose. Il vaut mieux choisir des lingettes 100 % cellulose (si possible certifiée FSC) : en effet, le polyester est quatre fois plus émetteur de CO2 que la cellulose. Celle-ci est issue du bois, alors que le polyester est issu du pétrole.
Les lingettes sont en général principalement à base d’eau et sans alcool et elles doivent se protéger des contaminations microbiennes grâce à un conservateur. Et c’est là que ça pose problème car beaucoup de marques ont choisi des produits qui ne sont pas inoffensifs : le premier est le phénoxyéthanol.
Les substances dangereuses : le phénoxyéthanol
Le phénoxyéthanol est un éther de glycol utilisé comme conservateur car c’est un produit qui a un effet anti-microbien : il empêche le développement bactérien. C’est aussi un solvant controversé. Les scientifiques lui attribuent une certaine toxicité pour le foie, avec un seuil cependant difficilement atteignable chez l’adulte. Il est faiblement reprotoxique (toxique pour la reproduction), mais il reste pourtant « dangereux pour le système nerveux et le système hématopoïétique ».
Pour Pampers, le phénoxyéthanol est « utilisé comme conservateur dans les lingettes Baby Fresh, Pampers Sensitive et Naturals du fait de son efficacité à très faible dose (seuil inférieur au seuil autorisé) et pour sa très bonne tolérance ».
Les lingettes Pampers contiennent des substances potentiellement toxiques © TierneyMJ
Ce n’est pas l’avis de l’ANSM(1). Depuis le 20 décembre dernier, les lingettes contenant du phénoxyéthanol doivent être accompagnées d’une étiquette indiquant que leur utilisation est déconseillée pour les bébés de moins de trois ans. Pas d’interdiction donc pour ce produit mais un avertissement « par précaution ». On évite donc les lingettes au phénoxyéthanol a fortiori pour une utilisation quotidienne sur les fesses des bébés.
Les substances dangereuses : les parabens
Les parabens, des conservateurs de synthèse très communs, sont des substances qui font polémique. Certains esters des parabens interfèrent avec les récepteurs hormonaux (oestrogènes).
Ce sont donc des perturbateurs endocriniens (perturbateurs de l’équilibre hormonal), réputés pour leur pouvoir allergisant, susceptibles de provoquer des allergies de contact. Leur exploitation dans les produits cosmétiques est réglementée par une directive depuis 1976. Une polémique sur les parabens court depuis 2003, suite à une étude britannique qui a mis en lumière une relation entre parabens et cancer du sein, mais qui montrait que la dose de parabens concernée était sans rapport avec celle utilisée dans la conservation des produits. Le débat n’est pas clos.
- Les parabènes à éviter : le butylparaben et l’isobutylparaben.
- Les parabènes acceptables : le méthylparaben et l’éthylparaben. Pour autant, il ne faut pas rejeter l’un bloc tous les parabens car parfois, s’en passer peut conduire à utiliser des produits tout aussi néfastes (acide déshydroacétique, alcools, huiles essentielles, potassium, benzyl Alcohol).
Le cas Pampers : « les lingettes Pampers Baby Fresh, Sensitive et Naturals et nos lingettes Kandoo ne contiennent pas de parabènes. Mais, les lingettes Pampers Active en contiennent ». Pour Pampers, les parabènes ne posent pas problème. « Nous vous rappelons que les parabènes font régulièrement l’objet d’études approfondies. Ainsi, les Autorités de Santé Française (AFSSAPS) et Européenne ont re-confirmé en 2005 le maintien des parabènes dans la liste des conservateurs autorisés pour les produits cosmétiques. Nos lingettes sont donc sûres d’utilisation et ne posent pas de problème de tolérance pour les consommateurs ».
Les substances dangereuses : les phtalates
Les phtalates sont des molécules chimiques qui servent d’agents fixateurs ou vecteurs dans les produits cosmétiques. L’industrie cosmétique en Europe n’utilise qu’un seul phtalate : le diethylphtalate (DEP) qui sert surtout à rendre les parfums impropres à la boisson en altérant leur alcool.
Les lingettes jetables peuvent faire courir un risque pour la santé et polluent l’environnement © Yevhen Prozhyrko
Selon les scientifiques, le DEP ne présente aucun risque pour la santé humaine quand il est utilisé dans les parfums. Pourtant, les phtalates sont considérés comme toxiques pour la reproduction (le DEHP et le DBP sont les plus dangereux). En effet, ils sont susceptibles d’entraîner des perturbations hormonales, causes de stérilité, ou des pubertés précoces. Le DEHP, de même que le DEP dans une moindre mesure, provoque des troubles du développement des testicules et perturbe les hormones du foie. Les phtalates sont interdits dans les jouets pour enfants et dans les biberons. Mais selon Greenpeace, on ne pourrait pas identifier les phtalates dans les ingrédients de produits pour bébé car ils sont contenus dans le terme « parfum ».
Les autres substances dangereuses
L’EDTA : ce composant est utilisé comme stabilisateur de produit pour contrer la dégradation par les bactéries, notamment par les industries agroalimentaire et cosmétique. Il doit être absolument proscrit de toute composition cosmétique pour nouveau-né et remplacé par l’un des composés naturels non toxiques. C’est un toxique puissant du rein et reprotoxique, à proscrire donc.
Le BHA (terbutylhydroxyanisol) et le BHT (le terbutylhdroxytoluène) sont des antioxydants puissants.
Lingettes Sèches Bébé Bio
Les Lingettes Sèches Bébé Bio Bocoton sont pratiques car utilisables à sec ou humide pour faciliter la toilette de bébé. Elles conviennent à tous les types de peaux, même les plus sensibles. Le coton utilisé ne contient pas d’engrais ni de pesticide.
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