La croissance chinoise repose avant tout sur l’utilisation majoritaire et croissante de charbon, première ressource énergétique du pays et source d’émissions massives de gaz carbonique dans l’atmosphère.
Le charbon Chinois, noir c’est noir
On le sait, les vents ne s’arrêtent pas aux frontières et c’est le monde entier qui commence à pâtir des exportations de pollution chinoises et à désirer, avec les Autorités chinoises, que le géant chinois fasse sa révolution écologique car on le sait le charbon est très mauvais pour l’atmosphère. La combustion du charbon émet 35 % de gaz carbonique en plus que le pétrole, 72 % de plus que le gaz naturel.
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel raconte comment des scientifiques européens ont identifié un gigantesque nuage brunâtre qui flottait à 10 km d’altitude et s’étendait de la Méditerranée à l’Allemagne. Ce nuage est un voyageur ; sa provenance : la Chine. Il est composé d’ozone, de suie, de poussières et est visible à l’oeil nu, notamment d’avion.
- Ainsi, la phénoménale croissance économique chinoise ne se ressent pas uniquement par la pression qu’elle exerce sur les matières premières. Ses effets se font sentir sur toute le planète à travers le climat car les chinois sont déjà les 2ème émetteurs de gaz à effet de serre après les Etats-Unis.
Or sa population, quatre fois plus nombreuse que celle des USA, est en passe de se convertir à la consommation de masse et son industrie consomme beaucoup plus d’énergie pour une unité de PIB que les industries japonaises ou américaines.
Au nord-est de la Chine, la ville minière de Linfen est l’une des plus polluées de la planète. Elle est classée sixième par le Blacksmith Institute (voir Les villes les plus polluées du monde ). Les façades et les enseignes des bâtiments sont noirs de suie, personne ne se hasarde à porter des vêtements blancs, l’eau est polluée, l’air est irrespirable,… La nuit, on ne voit pas les étoiles masquées par le brouillard noirâtre. Le jour, on roule tous phares allumés.
La Chine a bien ratifié le protocole de Kyoto mais, comme les autres pays émergents, elle est dispensée de prendre des mesures. Rien d’obligatoire. Ce sera pourtant très difficile pour la Chine de se passer du charbon qui est à l’origine aujourd’hui de près de 70 % de l’électricité du pays.
Le consommation de charbon en Chine
La consommation chinoise de charbon dépasse celle des USA, de l’Union européenne et du Japon réunis !
Or les Autorités chinoises viennent de rejeter la création d’un nouvel organisme proposé par les Nations Unies qui aurait été chargé du climat et doté de vrais pouvoirs contraignants comme l’est par exemple l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
Cet organisme qui avait été désiré par Jacques Chirac après la réunion à Paris des experts du Groupe intergouvernemental en février 2007. Un rapport avait confirmé le rôle de l’activité humaine dans le réchauffement climatique.
Les Chinois, eux, ne sont pas du tout de cet avis et il estiment qu’ils ont droit – avec les autres pays émergents – aux mêmes délais et aux mêmes privilèges historiques que ceux dont les pays industrialisés ont bénéficié pour développer leurs économies, même si cela doit se traduire par une croissance massive des émissions des gaz qui causent le réchauffement climatique.
L’espoir viendra peut-être du désir d’indépendance des Chinois qui n’aiment pas se sentir dépendants de l’étranger. En effet, déjà le charbon ne répond plus aux besoins énergétiques du pays qui dépend de plus en plus lourdement de l’importation de pétrole. Jusqu’il y a 10 ans encore, la Chine était autosuffisante en pétrole mais désormais elle est le second consommateur mondial – après les USA – et doit importer 40 % de ce qu’elle consomme.
Pour aller plus loin