Vous ne vous en doutiez peut-être pas mais la Méditerranée est mal en point et devient une immense poubelle. Pourquoi ?
La Méditerranée gravement menacée
Parce que la croissance démographique croissante des villes côtières, la surpêche, la pollution due notamment aux rejets toxiques et aux déchets, le tourisme dévastateur représentent un danger quotidien pour la faune et la flore.
Christian Buchet, directeur du centre d’études de la mer de l’Institut catholique de Paris, a annoncé ce week-end : « Les mers sont en passe de connaître une rupture d’équilibre. La Méditerranée est d’autant plus fragile que la pollution a en effet décuplé sur la faune et la flore marine à cause du réchauffement climatique ». Pourtant, cette mer a reçu le statut de « mer la plus surveillée au monde ». Mais il semblerait que cette surveillance ne soit pas suffisante !
Il faut dire que beaucoup en profitent ! En effet, 28 % du transport mondial d’hydrocarbures traversent par cette la Méditerranée. Les experts évaluent à 80.000 tonnes d’hydrocarbures par an les rejets des navires en Méditerranée.
La convention Marpol, en vigueur depuis 1983, interdit les rejets des citernes de cargaison des navires pétroliers mais ne prend pas vraiment en compte les rejets provenant du fonctionnement du navire !
Trop de pollutions pèsent sur la Méditerranée
Elle sera amendée à plusieurs reprises, en particulier en Mars 1992, où seront adoptées les modifications les plus importantes concernant la protection du milieu marin contre les pollutions par hydrocarbure avec, en particulier :
- des dispositions constructives concernant les pétroliers à double coque,
- des programmes renforcés de visites d’inspection dès que le pétrolier est âgé de plus de cinq ans,
- une réduction à 15 ppm de la teneur en hydrocarbure dans les rejets,
- l’interdiction de ces rejets dans certaines zones géographiques, dites «spéciales», car particulièrement vulnérables (mer du Nord, Baltique, mer d’Irlande, Ouest Irlande, Manche, mer Celtique, Méditerranée, mer Rouge, Golfe d’Aden, Antarctique).
Par ailleurs, environ 200 pollutions causées par des rejets de substances nocives ou d’hydrocarbures, qui sont répertoriés au large des côtes françaises, accentuent la fragilité de la Méditerranée.
Les marées noires et les déballastages représentent une partie moindre du problème puisque près de 80 % de la pollution vient de la terre.
En effet, les stations d’épuration ne sont pas assez nombreuses et les eaux sales et usagées terminent leur course dans la mer. Les pays méditerranéens bordant cette mer ont tendance à s’en servir comme un tout-à-l’égout.
Ils y déversent des polluants, des produits chimiques, des déchets, du goudron et des métaux. En Italie, Greenpeace a fait confisquer des filets maillant dérivants, qui sont interdits par l’Union européenne.
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