Mini-carottes, maxi pollution

Rédigé par Emma, le 13 Feb 2014, à 15 h 48 min
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On les trouve au rayon frais des légumes, emballées en barquette ou sous-vide, surtout pendant l’hiver. Ces carottes sont mini, toutes parfaitement calibrées et arrondies de chaque côté, bien orange. Trop belles pour être naturelles ? Épluchons ensemble la mini-carotte

La mini-carotte, un légume pas si aimable

Que faire des carottes difformes ou trop abimées ? Les couper en tronçons de même calibre et les vendre. C’est toujours ça de pris !

Le père de ces mini-carottes (ou baby-carrots) est Américain : Mike Yurosek, agriculteur californien, a eu cette idée de génie au début des années 1980.

Pas besoin d’être un mini-lapin pour manger une mini-carotte (© CC – Pocketthis – Jessie Eastland)

Trente ans plus tard, le business des mini-carottes s’est mondialisé, mais le plus gros de la production reste toujours en Californie, à Bakersfield. Deux marques se partagent 90 % du marché national : Grimmway Farms et Bolthouse Farms.

Les successeurs de Mike Yurosek, au-delà des préoccupations économiques, ont eu l’idée de présenter les mini-carottes comme une alternative plus saine… aux chips !

Bref, d’introduire les légumes dans la junk-food, en gardant le côté croquant et sucré et la proximité des couleurs (du jaune à l’orange). Une bonne intention. Mais l’enfer alimentaire en est pavé !

La mini-carotte, un produit de snack

Pour mettre les mini-carottes dans le même panier que les chips, il faut leur donne le même code marketing : des sachets sous-vide, une couleur agressive, une fenêtre pour voir le produit éventuellement. Et des goûts et des textures différentes : plus ou moins croquantes, plus ou moins sucrées, avec ou sans goût piquant…

A quand les goûts fromage ou  bacon, pour ressembler vraiment aux chips ? !

Résultats : Aux États-Unis, 1/3 des carottes fraîches sont vendues sous forme de mini-carottes !

Comment sont fabriquées les mini-carottes ?

La mini-carotte américaine n’est plus issue des restes de production, mais fabriquée à partir d’une seule et même variété, très appropriée à la découpe et à ce marché sous-vide (appelé 4e gamme) : la fine et sucrée carotte Imperator, star du marché Nord-Américain.

Juste après la récolte, elles sont transportées le plus rapidement possible à l’usine. Lavées, calibrées par diamètre puis coupées et débarrassées des morceaux mal calibrés, elles sont d’abord grossièrement pelées, puis abrasées de façon plus douce, et finalement recalibrées pour être ensuite mises sous-vide.

Des conséquences nutritionnelles et environnementales

Un intérêt nutritionnel bien limité

La plupart des nutriments intéressants de la carotte étant juste sous la peau, ils n’y sont plus après un tel traitement ! D’autant plus que ces carottes sont conservées plus longtemps qu’elles ne devraient l’être, perdant ainsi encore plus de vitamines et de minéraux.

  • Bref, au final, il ne reste quasiment aucun bienfait nutritionnel à manger ces carottes rabotées et trop vieilles.

Autre inconvénient : Ies mini-carottes deviennent gluantes ! Ce phénomène tout à fait naturel, lui, est du à la présence de ferments lactiques sur la carotte qui se développent avec le temps et en atmosphère sous-vide.

Comme toutes les carottes, les mini devraient être mangées rapidement et conservées le moins longtemps possible. Tout le contraire du concept de ces légumes snack !

> Suite : Une pollution record dans la ville de production

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4 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour,
    Bon article, sauf que la fin est trompeuse : la pollution horrible à Bakersfield n’a pas grand chose à voir avec les mini-carottes! Le smog dans cette région est surtout causé par les millions de véhicules roulant à Los Angeles et San Francisco ainsi que la topographie (Bakersfield est dans la vallée de San Joaquin où les montagnes emprisonnent l’air pollué et où il y a beaucoup de brouillard (smog = smoke + fog ou fumée combinée au brouillard). Selon le site Examiner.com, le smog de Bakersfield est causé à 57% par les véhicules routiers et à 20 % par les véhicules hors-route combinés aux tondeuses et autres équipements domestiques à essence. Les feux extérieurs, pratique courante chez les agriculteurs de la région, est responsable de 9% de cette pollution. Les industries, 11%. Le chauffage au bois, 3%. Source: examiner.com/list/who-contributes-the-most-air-pollution-the-valley-five-surprising-answers

  2. Quand je pense que l’entreprise Florette est implantée au pays de la carotte, à deux pas des producteurs, dans la Manche…!

  3. C’est intéressant mais pourquoi la production de mini-carottes pollue plus que d’autres ? D’où vient le problème exactement ?

    • Une pollution record dans la ville de production. Article suivant.

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