Foire chevaline de Maurs : des chevaux roués de coups, maltraités pour finir à l’abattoir

Des militants de la fondation ont filmé la maltraitance des chevaux exposés lors de la dernière foire, le 27 octobre 2022.

Foire chevaline de Maurs : en 2022 encore, des images difficiles à regarder

La tristement célèbre Foire chevaline de Maurs est à nouveau sous le coup des projecteurs. Après avoir déjà attaqué en justice son organisateur en 1998, la Fondation Brigitte Bardot récidive en 2022. Le 27 octobre 2022, ses militants ont filmé des chevaux évoluant dans un environnement extrêmement oppressif, roués de coups sur le corps et même sur la tête. « Entassés dans des paddocks minuscules, acculés et pris de panique, ils se grimpent dessus, se piétinent, se tapent, tentent d’échapper aux manipulations et à la contrainte », ainsi la Fondation décrit-elle cette vidéo difficile à regarder. Dans cette vidéo, on voit notamment un cheval attaché se débattre au risque de se blesser, et subir là encore des coups, qui ne font que renforcer sa détresse et sa peur.

« De nombreux individus sont dans un état de maigreur alarmant, présentent des affections cutanées, des plaies sanguinolentes, des grosseurs suspectes, des sabots dans un état très dégradé », constate encore la Fondation. Elle rappelle que la réglementation impose que les animaux exposés soient en bonne santé et en bon état général, correctement parés ou ferrés, et interdise la présentation d’équidés malades, blessés ou en état de détresse physiologique.

« Une sauvagerie » : la Fondation de Brigitte Bardot publie une vidéo montrant des chevaux maltraités à la Foire de Maurs pic.twitter.com/RDQqZVk4eo

— BFMTV (@BFMTV) December 8, 2022

L’organisateur de la Foire chevaline de Maurs nie la véracité de la vidéo

Au vu de cette violation manifeste de la règlementation, la Fondation Brigitte Bardot affirme avoir porté plainte contre Roger Condamine, l’organisateur de la foire. Contacté par France 3, ce dernier a nié la véracité de la vidéo et a affirmé qu’elle avait été tournée en 1998. Les militants avaient pourtant anticipé ce coup bas et ont pensé à apporter la preuve de la date en filmant un journal daté du jour. « Je ne vois pas où ils ont trouvé ça. Il n’y a pas de maltraitance à la foire. On a les vétérinaires sur place. Les animaux sont bien traités », a poursuivi Roger Condamine.

Bon à savoir

L’hippophagie en France : 7 % des foyers ont acheté de la viande chevaline en 2021, contre plus de 20 % en 2011(1)

Le procureur d’Aurillac, Paolo Giambiasi, affirme pour sa part ne pas avoir trace de la plainte de la Fondation Brigitte Bardot et dit avoir eu connaissance de la situation par voie de presse, ce qui l’a poussé à ouvrir une enquête préliminaire. Elle a été confiée à la brigade de gendarmerie de Maurs. La Fondation Brigitte Bardot annonce par ailleurs avoir saisi l’Ordre des vétérinaires pour demander qu’une sanction disciplinaire soit prise. « Les services vétérinaires se limitent à faire un contrôle des carnets de transport mais ne vérifient pas l’état des animaux. Sur place le vétérinaire sanitaire ne fait aucun contrôle individuel », dénonce l’association.

Cette nouvelle affaire mettant au grand jour la maltraitance animale montre que, même dans un pays développé comme la France, un immense travail reste encore à faire avant que l’on puisse dire que ces pratiques sont d’un autre âge.

Illustration bannière – @ Fondation Brigitte Bardot