Petite nouvelle à HuB Innovation à Villeneuve d’Ascq, la start-up lilloise My Pop Corner permet à des marques et boutiques de louer des espaces commerciaux dans des endroits originaux. Sa conviction ? L’économie collaborative pour les commerçants a un avenir. Rencontre avec Nicolas Lengaigne, l’un des trois fondateurs de l’entreprise.
Interview de Nicolas Lengaigne, fondateur de My Pop Corner
My Pop Corner, c’est quoi ?
Pourquoi avoir lancé cette start-up ?
Vous ne travaillez qu’avec des marques présentes sur Internet ?
On travaille beaucoup avec des e-commerçants, mais pas que. Cela va des start-up régionales à des marques nationales et internationales (comme Groupon, Oxbow, La Redoute ou Damart) qui ont besoin de faire de l’évènementiel. On est aussi sur des emplacements très variés, les boutiques pouvant tout aussi bien être basées à Lille ou à Paris. Nous avons actuellement plus de 800 espaces commerciaux sur tout le territoire.
Vous collaborez avec des marques branchées. N’est-on pas loin des idées de simplicité et de convivialité souvent associées à l’économie collaborative ?
Tout le monde peut s’inscrire sur notre site. On a parfois des marques importantes qui réservent des espaces à 3000 euros la journée. On est certes loin de BlaBlaCar. En même temps, on répond aux besoins tout en rentabilisant les espaces et les coûts. Il faut sortir du cliché de l’écolo hippie associé à l’économie collaborative. Pour nous, c’est le même plaisir de mettre en relation une grosse marque avec un espace à Paris que de permettre à une petite enseigne de louer une table dans une boutique minuscule.
Avez-vous un exemple ?
L’exemple type est le magasin de vêtements qui accueille une créatrice de bijoux. L’arrivée de ce stand dynamise la boutique, renouvèle sa clientèle et, dans le même temps, la créatrice qui expose bénéficie de l’influence du magasin. C’est un échange de bons procédés. Tout le monde y trouve son compte et on optimise à fond la place dans l’espace commercial.
L’économie collaborative est à la mode. Croyez-vous vraiment en ses vertus ou bien était-ce un choix stratégique de vous lancer dans ce créneau ?
On y croit vraiment ! L’économie collaborative concerne surtout le B2C (Business to Customers), à savoir les particuliers. Nous pensons qu’il est aussi essentiel de développer l’économie collaborative dans le B2B (Business to Business), c’est-à-dire pour les commerçants. Il y a un réel manque à ce niveau-là en France, et nous sommes convaincus des bienfaits de l’économie collaborative dans ce secteur. Aujourd’hui, il faut consommer différemment, et ce, à tous les niveaux.
Les personnes qui s’adressent à vous sont-elles justement conscientes d’être partie prenante d’une démarche d’économie collaborative ?
Je ne pense pas. Mais ce n’est pas grave, car selon nous la fin principale de l’économie collaborative est que les personnes en fassent l’usage sans s’en rendre compte. Au fond, que cela devienne une manière naturelle de consommer. C’est aussi ça, l’économie de partage : créer de nouvelles opportunités.