Nos formidables alliés en lutte biologique – Les Punaises prédatrices

Les auxiliaires de culture, ces animaux qui participent à la lutte biologique contre les ravageurs, sont nombreux. Arrêter d’utiliser des produits en tous genres et favoriser toutes ces espèces pour les remplacer est tout à fait envisageable. Mais pour ce faire il faut les connaître et savoir de quelle manière ils peuvent nous aider : découvrons ici la Punaise prédatrice !

Rédigé par Julien Hoffmann, le 25 Aug 2019, à 16 h 20 min
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Favoriser les auxiliaires ennemis naturels des ravageurs des cultures est à la fois un moyen de laisser une place à la biodiversité et de réfléchir différemment notre production de fruits et légumes. La technique n’est pas nouvelle, mais elle gagne en efficacité au fur et à mesure des nouvelles expériences et du nombre croissant de personnes et de professionnelles qui l’utilisent. Découvrons ce que peuvent faire les punaises prédatrices au jardin !

Qui sont les Punaises prédatrices ?

Les punaises sont le plus souvent connues à travers leurs représentantes vertes à forte odeur. Ces punaises-ci sont morphologiquement assez éloignées de la majeure partie des autres espèces de punaises et sont végétariennes, mangeant les cultures plutôt que les protégeant.

Dans la catégorie des punaises prédatrices auxiliaires de culture, on peut compter trois grandes familles intéressantes à commencer par les Anthocorides qui sont les plus reconnues, étudiées et apparemment efficaces.

Anthocoride en plein travail de régulation de ravageur © Tomasz Klejdysz

Suivent ensuite les Mirides qui sont plus difficile à classer comme auxiliaires de culture car elles sont à priori moins efficaces… Il n’en reste pas moins qu’elles sont utiles aux cultures.

Enfin, alors que les Mirides et les Anthocorides se trouvent le plus souvent dans les buissons et les arbres, les Nabides ont plus tendance à être sur la végétation proche du sol même si leur efficacité en matière d’auxiliaire de culture reste également limitée.

Toutes ces espèces sont en tout cas particulièrement douées en vol et ont un sens tactile et olfactif très développé, bien plus que leur vue qui reste médiocre.

Lutte biologique et Punaises prédatrices : Ce qu’elles font au potager

À tous les stades de leur cycle de vie, ces 3 familles de punaises s’attaquent aux autres insectes. Cela revient à dire que, quelque soit le stade de développement de l’animal (larve ou adulte), il va consommer des insectes.

Toutes ces punaises sont également capables d’adapter leur régime alimentaire en fonction de la nourriture disponible, mais en règle générale, elles sont spécialisées sur un type de proie en particulier.

Les Anthocorides

Les Anthocorides et leurs plus proches cousines, les Orius, mesurent environ quatre millimètres et sont très friandes de thrips, de pucerons et d’acariens. Les adultes peuvent consommer une centaine d’acariens (comme les acariens rouges par exemple) par jour, alors que les larves, bien plus voraces, peuvent en consommer 600 par jour ou jusqu’à 200 pucerons !

Les Mirides

Présentes en nombre suffisant les Mirides peuvent avoir un réel impact sur les Psylles et les Acariens. Comme dit plus haut il faut cependant de nombreuses Mirides sur place pour que cela ait un impact sur la lutte biologique afin de protéger les cultures, mais la solution dans ce genre de méthode réside souvent dans la multiplication des alliés !

Miride en déplacement © M G White

Les Nabides

Ces punaises-ci sont très intéressantes, ou du moins plus intéressantes encore, que les autres punaises parce qu’elles sont réellement toujours au ras du sol, dans la végétation basse. Beaucoup plus spécialisées dans leur régime alimentaire, elles sont voraces de pucerons, de chenilles en tous genres et de psylles.

Comment favoriser la présence des Punaises prédatrices ?

Sans un milieu de vie adéquat, aucun animal qu’il soit auxiliaire de culture ou non, ne viendra s’installer.

Limiter l’usage de produits

L’utilisation de pesticides, d’herbicides ou de fongicides pour ne citer qu’eux, peut avoir un impact tout à fait déterminant sur la présence ou non de ces insectes auxiliaires de cultures que sont les Punaises prédatrices.

Mais attention aux idées reçues car il n’y a pas que les produits achetés en magasins qui peuvent avoir un effet négatif sur la présence d’insectes et autres auxiliaires de culture comme les musaraignes : quand vous réalisez vos propres purins qu’ils soient de prêle, de consoude ou de sureau par exemple, prenez garde à ne pas les utiliser trop près ou à un mauvais moment dans le cycle de vie des Punaises prédatrices notamment au stade larvaire. Les plantes sont porteuses de principes actifs, c’est d’ailleurs pour cela qu’on les utilise en purins au potager, qui sont potentiellement tout aussi nocifs pour les auxiliaires de cultures.

Aménager des bandes fleuries

Ce qui semble le plus efficace pour attirer la plupart des punaises prédatrices est effectivement de laisser un peu de place à des bandes fleuries qui vont à la fois servir de lieu de vie à ces punaises mais aussi leur permettre de chasser juste ce qu’il faut pour en plus aller voir ailleurs (sur vos arbres et vos plants potager) avant de revenir.

Ciblez, entre autres mais pas exclusivement, le Calendula, l’Erodium, différentes variétés d’Épiaires (recta, sylvatica, etc.) et de Geranium (pretense, robertianum, sanguineum, etc.).

Fleur de Calandula et un syrphe visiteur © Lighttraveler

Pour les vergers, des haies champêtres

Comme pour beaucoup d’autres auxiliaires de culture tel que le Hérisson, la haie champêtre peut sans faute faire partie de votre boîte à outil pour attirer les Punaises prédatrices. La plupart du temps, pour ces insectes en particulier mais pour les auxiliaires en lutte biologique en général, ces haies sont des réservoirs pour les auxiliaires.

C’est-à-dire que des proies se trouvent rapidement dans les haies, permettant de nourrir les auxiliaires le temps que les ravageurs s’attaquent également aux cultures. C’est vrai par exemple avec le Sureau noir qui attire très tôt dans la saison des espèces de pucerons, mais dans le cas des Punaises prédatrices c’est aussi vrai, par exemple, avec l’arbre de Judée, le noisetier ou le frêne.

Les solutions existent pour éviter les phyto, n’hésitez pas à les expérimenter !

Illustration bannière : Anthocoride se nourrissant à l’aide de son rostre © Tomasz Klejdysz
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