Depuis quelques années, l’upcycling ou « surcyclage » en français a le vent en poupe ! L’idée ? Offrir une seconde vie à nos vieux vêtements en les transformant en nouvelles pièces. Upcycler c’est donc recycler, mais pas n’importe comment…
L’upcycling de vieux vêtements, ou l’art de faire du beau avec de l’ancien
Dans le mot upcycling il y a le préfixe « up », ce qui signifie que upcycler, ce n’est pas seulement recycler, mais recycler en valorisant la pièce d’origine. Les nouveaux vêtements créés sont ainsi à chaque fois des pièces uniques dont le style et la fonctionnalité ont évolué.
Cette tendance est apparue dans les années 90, dans un souci de respect et de protection de l’environnement. En effet, chaque année plusieurs millions de tonnes de textiles sont jetées, un gaspillage qui contribue largement à la pollution de l’environnement. L’upcycling permet ainsi de respecter la planète, mais aussi de réduire les délais de fabrication pour les créateurs et d’alléger leur budget.
En France, l’upcycling de vêtements commence à émerger depuis quelques années et de nombreux créateurs mettent leur talent au service de cette nouvelle tendance, selon différents procédés.
Les différentes techniques d’upcycling de vêtements
Trois techniques existent dans l’upcycling de vêtements.
La première consiste à travailler sur des vêtements déjà existants, récupérés dans des dépôts-ventes ou dans des vide-greniers afin de les transformer en nouvelles pièces. Un jean peut par exemple se transformer en top et un pantalon usé en un tee-shirt patchwork. En matière d’upcycling, tout est possible est la créativité n’a aucune limite ! Les vêtements sont déconstruits puis reconstruits entièrement afin d’être remis au goût du jour. Chacun d’entre nous peut donc s’essayer à cette technique, à condition tout de même d’avoir quelques bases en couture : vous trouverez de nombreux tutos sur internet pour transformer vos vieux vêtements et vous offrir une nouvelle garde-robe.
La deuxième technique d’upcycling utilisée par les créateurs consiste, quant à elle, à utiliser des tissus invendus, du linge de maison ou encore des chutes de tissus vintage afin de créer des vêtements. Rien ne se perd, tout se transforme !
Enfin, le dernier procédé consiste à recycler une matière déjà existante afin d’en faire une nouvelle matière, car presque toutes les matières textiles peuvent se recycler, alors pourquoi s’en priver ? De plus, recycler une matière déjà existante est beaucoup plus économique en eau et en énergie que d’en créer une nouvelle de toute pièce.
Économique, respectueux de l’environnement et original, l’upcycling pousse de nombreux créateurs à investir cette technique…
Les créateurs indépendants
Nous vous avions présenté il y a quelques temps Lili Zig Zag, mais elle n’est pas seule sur ce marché :
Gaëlle Constantini a créé sa marque éponyme éco responsable en 2009. Cette créatrice parisienne chine des pièces en friperie ou en brocante afin de les transformer et de créer ainsi une ligne de vêtements 100 % responsable. Les modèles restent les mêmes, mais chaque pièce est unique dans le tissu, un travail très long qui réclame environ 35 heures par pièce.
Pour en savoir plus : www.gaelleconstantini.com
Monia Sbouaï a lancé en 2016, sa marque de vêtements pour femmes et pour hommes, Super Marché. Elle se compose d’une ligne de pièces transformées et retravaillées ainsi que d’une ligne de vêtements récupérés. En créant sa propre marque, cette jeune créatrice a souhaité confier le travail de couture à des personnes en situation d’insertion professionnelle : « Super Marché est né de l’envie d’utiliser des vêtements déjà existants pour proposer un vestiaire moderne s’inscrivant dans une notion d’économie sociale et solidaire ».
Pour en savoir plus : rendez-vous sur le compte Instagram de la marque
Les grandes enseignes
Créé en 2012, Ecoalf propose une collection, de vêtements, mais aussi de chaussures et d’accessoires, fabriquée à partir de matières recyclées. Bouteilles en plastique, filets de pêche, pneus et marc de café sont recyclés afin de créer de nouvelles matières. La marque gère également tout le processus, de la collecte des déchets au recyclage, puis la conception et la réalisation. En réussissant ce pari, son fondateur Javier Goyeneche, nous prouve qu’il n’est pas nécessaire d’épuiser les ressources de la Terre pour produire des vêtements.
Pour en savoir plus : www.ecoalf.com
Créé en 2009 par Yael Aflalo, Reformation, marque haut de gamme a réussi à placer l’écologie au centre de la conception de sa ligne de vêtements, tout en reposant uniquement sur l’upcycling. Les tissus utilisés sont durables ou issus de stocks invendus. La grande majorité des pièces sont conçues et produites au même endroit, à Los Angeles, dans des locaux responsables et écologiques.
Pour en savoir plus : www.thereformation.com
D’autres marques, comme Loptworks, Episode ou encore la boutique Kiliwatch Paris, proposent, elles aussi, des vêtements plus respectueux de l’environnement, issus de l’upcycling.
Une tendance à suivre
Il est vrai, l’upcycling permet de réduire l’impact de l’industrie textile sur l’environnement, en évitant le gaspillage et en recyclant tout ce qui peut l’être. Cependant, c’est une technique qui demande beaucoup de temps aux créateurs, ce qui explique que les prix soient, la plupart du temps, bien au dessus des prix du marché. Une tendance à suivre donc et à encourager, en espérant que d’ici quelques années, nous puissions nous procurer des pièces upcyclées à des prix plus abordables.
Article republié.
Illustration bannière : L’upcycling des vieux vêtements, une mode écoresponsable – © PEPPERSMINT Shutterstock.