L’itinéraire compliqué et périlleux des baleines bleues pour éviter les navires

Une simulation souligne à quel point les baleines bleues ont du mal à éviter les collisions avec les navires pour rejoindre leurs zones de reproduction et de vie.

Rédigé par Paul Malo, le 26 Feb 2021, à 11 h 43 min
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Une équipe de chercheurs a modélisé les déplacements des baleines bleues tentant durant une semaine d’éviter les navires.

La densité du trafic maritime en cause

Partout où est l’homme, son activité perturbe la nature. Dans les mers et les océans, au-delà de la pêche comme de la pollution sonore, c’est tout simplement l’omniprésence des navires qui nuit à la vie et à la liberté des espèces sauvages. Notamment les magnifiques et trop rares baleines bleues, dont la vie est tout sauf un long fleuve tranquille sous les flots.
En effet, une équipe internationale de chercheurs a réussi l’exploit de modéliser leurs déplacements au large des côtes de la Patagonie chilienne. Une zone où les baleines viennent l’été pour allaiter et nourrir leurs baleineaux. Cette étude a été publiée le 1er février dernier au sein de la revue Scientific Report(1).

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En cause : la densité du trafic maritime, qui complique les déplacements des baleines. Une espèce en danger, et donc sous surveillance.
La simulation réalisée par ces chercheurs montre comment, une semaine durant, elles font tout ce qu’elles peuvent pour éviter les navires. Il faut dire que la multiplicité des navires multiplie en toute logique les risques de collisions et donc de blessures pour les cétacés. Les balises placées sur 15 baleines ont permis de modéliser leurs déplacements et d’estimer les risques de rencontre avec un navire.

L’aquaculture, danger majeur

déplacement baleines

La densité du trafic maritime impacte fortement les baleines – © Ethan Daniels

Les résultats obtenus sont hélas probants… On peut aussi suivre sur la simulation vidéo,  notamment diffusée via Twitter, le point bleu des baleines durant une semaine, tentant de se déplacer entre les nombreux points orange correspondant aux navires au large des côtes de la Patagonie.
Le danger principal : ceux liés à l’aquaculture. En effet, cette flotte forte de 729 navires de toutes tailles (de 5 à 100 mètres de long) est « la plus importante en magnitude ». Représentant 83 % de ceux présents sur zone, elle est active sept jours sur sept.

Selon les chercheurs, elle  « représente la source principale des interactions négatives entre les navires et les baleines dans la région ». En comparaison, les baleines bleues peuvent atteindre 30 mètres de long, et ont par conséquent du mal à éviter les navires à temps.

« Les collisions des navires avec les cétacés ont été reconnues dans le monde entier comme une source significative de mortalité et de blessures graves ». Au vu de cette étude, les scientifiques demandent à ce que tout soit fait pour mettre en place les moyens les plus efficaces pour réduire le risque de collision, par exemple via une régulation de la vitesse.

Les baleines étant de grandes voyageuses, éviter ces collisions est une véritable question de survie pour elles. Qui plus est quand il s’agit d’atteindre les zones où elles se reproduisent, mettent bas et se nourrissent.

Illustration bannière : Déplacements de baleines bleues – © HQuality
Références :
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