Viande : faut-il manger les animaux ?
Près de 1100 animaux sont tués chaque seconde dans le monde pour nous nourrir, nous l’Humanité. 60 milliards d’animaux finissent chaque année dans nos assiettes, comme on le voit dans le Planetoscope (3).
On se prendrait à rêver d’un monde, non pas sans viande, ou tout au moins avec moins de viande. Et avec Jonathan Safran Foer, on se pose la question « Faut-il manger les animaux ? ».
Écartons de suite l’argument selon lequel il faut bien manger des protéines. Il en existe d’autres sources que la viande, comme les légumineuses pour ne citer des légumes que tous connaissent.
Un génocide délibéré pour nous alimenter
L’auteur de cet essai pro-végétarien, paru aux Editions de l’Olivier en 2011, ne recommande pas d’être végétarien à la légère. Il veut tout d’abord faire prendre conscience du « mensonge sur lequel repose l’industrie de la viande« .
Son ouvrage extrêmement documenté fourmille de faits qui, là encore dénoncent les outrances de l’élevage moderne. Les conséquences multiples des usines à viande sur la santé non seulement des animaux mais aussi sur celles des consommateurs et de l’environnement font froid dans le dos. Voici quelques citations :
- « Deux poulets élevés sur trois ne peuvent pas marcher »,
- « Les fermes industrielles concentrent sur elles des milliers de plaintes pour atteintes à l’environnement qui restent lettre morte »,
- « L’horreur est systématique ! En Amérique, 99 % des animaux que l’on mange viennent de ces fermes-usines. En France, 93 ou 94 %. En Allemagne, 95 ou 96 %. En Europe, l’Allemagne et le Danemark sont les pires mais c’est un problème global. »
Les paysans victimes de l’industrie de la viande ?
« Faut-il manger les animaux » n’est pas un plaidoyer anti-paysans. Non, au contraire, l’auteur regrette les difficultés actuelles des exploitations agricoles familiales. Car celles-ci sont sans doute les mieux placées pour nous faire revenir à une norme d’élevage raisonné et raisonnable.
S’il est végétarien lui-même, J. Foer ne cherche d’ailleurs pas à promouvoir le végétarisme pour tous, mais il préconise plutôt une consommation de viande maîtrisée, moins fréquente.
« Si les Américains mangeaient un plat de viande en moins par semaine, en termes de pollution cela reviendrait à supprimer 6 millions de voitures sur la route. Ça, c’est possible. » explique Jonathan Foer.
A la lecture des ces ouvrages, si vous avez le moral pour les lire, vous partagerez sans doute ma conclusion personnelle vis-à-vis de la viande.
Vais-je cesser toute consommation de viande ?
Comment sortir du gouffre moral et écologique que creusent nos coups de fourchette ?
Concrètement, ma ligne de conduite sera : « moins de viande, moins souvent et uniquement de la bonne viande issue de conditions d’élevage dignes ».
Exit la cuisse de poulet des fast-foods et des cantines, exit le porc bas de gamme. Je vais payer plus cher une viande que mon boucher sait provenir de telle ou telle exploitation qu’il connait lui-même. Forcément, la viande sera plus chère et donc moins fréquente… Mais uniquement de la qualité. De la viande bio labellisée AB.
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Pour aller plus loin sur la consommation de viande