L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) propose une nouvelle évaluation des produits ménagers basée sur deux scores distincts : l’un pour la santé, l’autre pour l’environnement. Ce système s’inspire des labels existants comme le Nutri-Score et pourrait contribuer à améliorer la lisibilité des dangers pour les consommateurs.
Cette initiative vise à combler un vide réglementaire en offrant des informations claires sur les risques liés à l’usage quotidien de produits comme les lessives, détergents et insecticides. Reste à savoir si les autorités suivront cette recommandation.
Pour les produits ménagers aussi, un label environnemental aurait du sens
La multiplication des labels sanitaires et environnementaux pour divers produits du quotidien témoigne de l’intérêt croissant pour une consommation plus responsable. Déjà bien implantés dans le domaine alimentaire, des indicateurs comme le Nutri-Score, l’Eco-Score et le Planet-Score aident les consommateurs à évaluer rapidement les effets des aliments sur leur santé ou sur l’environnement. Le secteur des produits ménagers pourrait bientôt suivre cette tendance avec une nouvelle étiquette similaire.
L’Anses a proposé deux méthodologies pour noter les produits ménagers. Ces deux méthodes, qui classent les produits de « A » à « E », s’appuient sur des critères de toxicité pour la santé et de dangerosité environnementale. La première méthode, dite « approche par substance », évalue chaque ingrédient en fonction de sa concentration et de sa dangerosité. La seconde, « approche par produit », se base sur le règlement CLP européen qui classe les produits en fonction de dangers physiques, sanitaires et environnementaux.
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Une expérimentation nécessaire avant adoption
Testées sur 72 produits ménagers, ces deux méthodologies ont donné des résultats similaires. Sur le volet sanitaire, près de 80 % des produits ont obtenu la note la plus faible, « E », tandis que sur l’aspect environnemental, seuls 20 % ont reçu cette note. Cependant, ces résultats ne sont pas encore suffisants pour tirer des conclusions définitives. En effet, l’Anses met en garde contre le faible échantillonnage et les difficultés à prendre en compte certains effets, notamment les « effets cocktail » provoqués par les mélanges de substances.
Le groupe d’experts de l’Anses souligne également les limites des méthodologies actuelles, qui peuvent ne pas être assez précises pour permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé. L’agence recommande donc une expérimentation à grande échelle avant d’envisager une application généralisée de ces scores. À terme, ces évaluations pourraient pousser les fabricants à améliorer la composition de leurs produits afin d’obtenir des notes plus favorables, répondant ainsi aux attentes croissantes des consommateurs en matière de transparence.
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