Ecologiste, écrivain et féministe Indienne, Vandana Shiva s’est fait un nom dans la lutte pour une semence libre en Inde. Mais elle est également porteuse d’un message fort à l’attention des femmes, dont le rôle est d’être gardiennes de la fertilité de la Terre. Portrait d’une femme engagée.
Vandana Shiva, une femme engagée
L’histoire de Vandana Shiva est peu commune. Alors qu’elle a 4 ans, son grand-père meurt suite à une grève de la faim après s’être battu pour que l’on crée une école de filles dans son village.
Une démarche insensée à une époque où la caste dominante refusait le droit de s’instruire aux femmes. Pourtant, sa demande trouvera grâce aux yeux du gouvernement, trop tard.
Crédit photo : Augustus Binu
Très jeune, elle s’engage pour ses convictions et défie les castes indiennes, au péril de sa vie. Dans les années 80, elle crée notamment les associations « Narmada Bachao Andolan », qui s’oppose à la création de barrages sur la rivière Narmadâ, dévastant l’écosystème et contraignant à la migration de millions de paysans et « Navdanya »(1). Les associations oeuvrent également pour la conservation de la biodiversité ainsi que pour la sauvegarde des droits des fermiers.
Ainsi, la ferme de Navdanya est devenue une banque de semences modèle, qui a permis à plus de 10 000 fermiers d’Inde, du Pakistan, du Tibet, du Népal et du Bangladesh de redécouvrir l’agriculture « organique ». La diffusion de ces semences a très probablement contribué à l’expansion de l’agriculture biologique en Inde.
Vandana Shiva : un parcours déterminant
Vandana Shiva a d’abord obtenu une licence en physique. Elle a ensuite poursuivi ses études et a obtenu un master (à l’université de Guelph), ainsi qu’un doctorat de philosophie des sciences décerné par l’Université de Western Ontario, en 1978.
Elle a également mené de nombreuses recherches dans le domaine des politiques environnementales à l’Institut Indien des Sciences.
Il est intéressant de noter ce parcours et de souligner la multiplicité des domaines étudiés par Vandana Shiva. Suite à cela, cette dernière est devenue l’une des chefs de file des écologistes de terrain et des altermondialistes au niveau mondial.
Photo : Elke Wetzig (Elya)
Ses chevaux de bataille ? La promotion de l’agriculture paysanne traditionnelle et biologique, en opposition à la politique d’expansion des multinationales agro-alimentaires. Vandana s’oppose également et au génie génique, c’est à dire au brevetage du vivant. Toujours dans la même optique de protection du vivant, Vandana s’oppose à la biopiraterie(2).
A noter que Vandana est également membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine, dont les travaux ont débuté en mars 2009 et qu’elle dirige la « Fondation de recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles ».