Face au changement climatique, les lacs eux aussi souffrent du réchauffement, souligne une toute nouvelle étude internationale.
Comment faire pour distinguer les variations naturelles de la température des lacs de celles causées par les actions humaines ?
Des données entre 1850 et 2100
Une équipe de chercheurs internationale vient d’y parvenir et les résultats de son étude de pointe viennent d’être publiés dans Nature Geoscience. Alors que les lacs du monde entier représentent environ 4 % de la surface terrestre, savoir si la température de l’eau augmente exagérément ou non est essentiel.
En simulant des données de températures sur la période 1850-2100 via un modèle climatique dernier cri, le Community Earth System Model V2, ces scientifiques ont pu simuler la variabilité naturelle du climat tout en prenant en compte les effets de l’activité humaine et l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre.
Un réchauffement sans précédent
Le résultat de cette simulation d’envergure est clair : si l’on ne fait rien et que le changement climatique se poursuit jusqu’à la fin de ce siècle, les lacs du monde entier se dirigent vers un réchauffement « sans précédent ». « En moyenne, l’ensemble des lacs seraient en effet confrontés à des climats « sans analogie » d’ici la fin de ce siècle », souligne Lei Huang, de l’université Capital Normal de Pékin et premier auteur de l’étude.
« Ces conditions apparaîtront à la surface de nombreux lacs du Nord dans le cadre d’un réchauffement climatique de 4,0 °C par rapport aux conditions préindustrielles, explique l’étude. Des conditions non analogues se produiront plus tôt, sous un réchauffement de 2,4 °C, aux latitudes inférieures ». Très logiquement, les lacs tropicaux devraient être les premiers à connaître des conditions climatiques sans précédent, lorsque le réchauffement climatique sera environ 2,4 °C au-dessus des conditions préindustrielles.
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