Le gaspillage d’eau potable réalisé dans nos pays occidentaux par l’utilisation de toilettes à eau est alarmant. Chaque jour, lorsque nous tirons la chasse d’eau, un tiers de notre consommation en eau potable s’en va aussi vite qu’elle n’est arrivée. Pour changer cela, les toilettes sèches sont une très bonne alternative pour ceux qui pratiquent le compostage.
Hé non, ce n’est pas le trou au fond du jardin de nos (arrières) grand-parents. Aussi appelées toilettes à compost, toilettes à litière (sèche) ou TLB (toilettes à litière biomaîtrisée), on en voit apparaître de plus en plus surtout à la campagne bien sûr, mais aussi à l’occasion de grands événements comme les festivals d’été où de plus en plus, elles remplacent agréablement les toilettes mobiles à forte odeur chimique !
Les toilettes sèches, pourquoi c’est bien pour l’environnement ?
Une toilette sèche se différencie d’une toilette à chasse d’eau par le simple fait qu’elle n’utilise pas d’eau ! À la place, on recouvre les déjections d’une litière sèche carbonée. Tout ce qui est disponible localement convient pour les toilettes sèches : sciure de bois, copeaux, paille ou foin séché et broyé.
Loin des préjugés, utiliser des toilettes sèches, c’est simple, propre, sans odeur, et ça s’inscrit dans une démarche de tri sélectif.
Toilettes – Le saviez-vous ?
La cuve des toilettes est le deuxième consommateur d’eau de la maison, après les bains et les douches.
60 % de la charge des eaux à épurer provient des toilettes
Beaucoup de personnes considèrent que l’usage de toilettes sèches est un des sommets de la conscience écologique. La promotion de ces toilettes sèches tourne autour de deux idées principales :
- la pollution générée par les W-C
- le gaspillage d’eau potable dans les chasses
Intérieur de toilettes sèches en plein air © aijaphoto
Nos déjections sont surtout constituées d’azote, de phosphore et de carbone. Ces éléments ont des cycles terrestres, c’est à dire que leur recyclage doit être réalisé par compostage afin d’être rendus à la terre pour l’enrichir. Mêler les déjections (humaines ou animales) avec l’eau est une erreur et un non-sens écologique sans précédent.
Le compostage évite de polluer l’eau et produit un amendement organique fertilisant. La mise en oeuvre de ce système de toilettes sèches offre peu de difficultés en zones rurales et quartiers périurbains.
Il existe différents modèles de toilettes sèches facilement aménageables chez des particuliers, notamment des modèles suédois dont le design très moderne n’a rien à envier à nos toilettes à chasse d’eau.
Confortables et pratiques, les toilettes sèches évoluent © Predrag Milosavljevic
Comment ça marche ?
Une fois plein, le tas de compost est disposé en andain en alternance avec de l’ortie, de la consoude et du fumier animal et recouvert de paille. Laisser mûrir un an et s’en servir au potager ou aux pieds des arbres ou des fleurs.
Une fois nos besoins terminés, on met aussi le papier hygiénique dans la toilette sèche (c’est du carbone), puis on couvre de la litière carbonée mise à disposition. Vous pouvez utiliser de la sciure de bois gratuite obtenue auprès d’une scierie locale (attention, ne pas utiliser de bois traité ou exotique afin de ne pas récupérer un compost toxique pour la terre).
Et ça ne sent pas : versée en quantité adaptée, la litière carbonée bloque les fermentations anaérobies et permet le démarrage du compostage. De plus, pour ceux qui ont peur d’apercevoir une matière dégoûtante, sachez que vous ne verrez que de la matière végétale qui recouvre complètement les déjections !
Le compost peut être utilisé comme amendement pour améliorer la structure du sol. C’est donc une excellente alternative à l’usage d’engrais artificiel.
Les toilettes sèches, c’est :
- Moins de gaspillage d’eau potable (14 m3 d’eau / personne / an)
- Moins de pollution en amont donc moins d’eau à épurer
- L’enrichissement de la terre par la restitution d’un humus riche issu du compostage
- La prise en charge de ses propres déchets
Construire des toilettes sèches
L’auto-construction de toilettes sèches est souvent l’occasion d’exprimer votre imagination.
Des toilettes écologiques pour la belle saison © aijaphoto
Globalement et de façon non exhaustive, on retrouve une lunette de toilette et un récipient, un seau à sciure et une louche. On peut ensuite créer une caisse en bois avec couvercle percé sur charnière sur lequel on fixera l’abattant et dans lequel on glissera le récipient. On peut également réadapter la pièce des toilettes.
L’emplacement choisi pour les toilettes sèches est à votre convenance, en fonction des usages. Ne nécessitant aucune canalisation d’arrivée ni évacuation d’eau, les toilettes sèches peuvent s’installer facilement et indifféremment :
- à l’extérieur : réhabilitation d’une cabane existante, facile à la belle saison lorsqu’on est souvent à l’extérieur (jardin…).
- à l’intérieur : pour plus de confort et de proximité : peuvent se placer dans la salle de bain ou à la place des anciennes toilettes à eau.
- mobile : certains modèles, compacts et portatifs, permettent de la mettre ou on le souhaite en fonction des besoins (chambre, annexe, caravane…).
L’idéal est d’avoir les deux, à l’extérieur pour une utilisation saisonnière, à l’intérieur pour le quotidien, le confort, la nuit…
Le petit plus : vous bénéficiez de toilettes silencieuses ! Sans problèmes de fuite ou de canalisation bouchée !
Article mis à jour et republié
Illustration bannière : Les toilettes sèches sur le terrain de vos vacances par exemple – © theftrash