La tiny house Baluchon est une petite maison fabriquée à Nantes, qui s’inspire de ses cousines, les tiny houses américaines. Et le tout en autoconstruction.
Laëtitia a construit la tiny house Baluchon, et elle nous fait part de son retour d’expérience.
La tiny house Baluchon, ou l’autoconstruction au service de l’éco-construction
L’autoconstruction, et la mobilité
La tiny house a la particularité d’être mobile. Si son but n’est pas d’être transportée quotidiennement comme pourrait l’être une caravane, cela lui offre tout de même la possibilité d’être « déménagée » tout entière par son/sa propriétaire. Elle peut s’installer sur des terrains non constructibles car, grâce à ses fondations sur roues, elle n’a pas besoin de permis de construire.
De par sa taille, cet habitat ne peut pas convenir à tout le monde, du moins en tant que maison principale. En revanche, c’est une alternative intéressante pour des personnes souhaitant vivre simplement, plus proches de la nature et à moindre frais.
Comment j’ai construit une tiny house en France
La tiny house, une philosophie de vie
Il y a un an et demi je vivais et travaillais encore à Paris et, comme beaucoup d’autres, j’étais contrainte de sacrifier une énorme partie de mon salaire pour me loger dans un petit studio sans jardin. C’est alors que j’ai découvert le « Small House Movement », né aux Etat-Unis suite à la crise des subprimes.
Séduite par cet habitat écologique à taille humaine, je commence la construction de la mienne six mois plus tard, le temps de me documenter suffisamment pour concrétiser le projet dans les meilleures conditions ; sans hangar ni machines sophistiquées, mais avec une envie folle de matérialiser ce rêve, et surtout, un terrain pour l’accueillir.
La tiny house, en pratique
La tiny a été financée entièrement avec mes économies, soit un budget total de 16.000 euros tout compris. J’ai pu assumer seule une grande partie de la construction, mais pour certaines étapes, j’ai heureusement pu compter sur l’aide précieuse de mes amis. Robin, Didier, Marion, Valérie, Candice, Thierry et beaucoup d’autres, ont ainsi fortement contribué à rendre ce projet réalisable.
L’auto-construction a été une évidence. J’avais un budget limité et l’envie de connaître parfaitement la maison dans ses moindres recoins et, bien sûr, de la façonner en fonction de mes propres besoins. Cela m’a permis d’apprendre jour après jour et d’expérimenter, à petite échelle, la charpente, la menuiserie, la plomberie, l’électricité ou encore la couverture.
Une construction économe en énergie
Cette tiny house est construite avec des matériaux sains et renouvelables, de la même façon qu’une maison ossature bois traditionnelle. Elle consomme très peu d’énergie et sera bientôt autonome grâce à une installation photovoltaïque indépendante. Le but étant de valoriser la mobilité de la maison, en l’installant au gré des saisons à l’ombre ou au soleil, orientée nord ou sud, pour optimiser au mieux son isolation en fibre de bois et chanvre, et ses nombreuses fenêtres en double vitrage.
Côté technique, la contrainte la plus difficile à respecter a été celle du poids, car pour pouvoir être déplacée en France, la tiny house ne doit pas dépasser 3,5 tonnes. La complexité étant alors de dénicher des matériaux qui soient à la fois écologiques, légers, et à un prix raisonnable. La tiny house Baluchon pèse environ 3,2 tonnes in fine.
Il faut bien entendu un véhicule tracteur conséquent et un permis adapté avant d’envisager de la déplacer sur nos routes. La maison possède aussi sa propre carte grise et sa propre assurance.
J’espère découvrir de nombreuses autres tiny houses en France, auto-contruites ou non, mais uniques à coup sûr, qui contribueront à légitimiser un peu plus cet habitat aux yeux des plus sceptiques, et peut-être à faire naître bientôt le « French Small House Movement ».
Découvrez la tiny house française en vidéo :
Pour en savoir plus sur le projet et la construction : www.tinyhouse-baluchon.fr