Des députés ont déposé un amendement à la Loi d’orientation des mobilités (LOM) visant à interdire des vols intérieurs pour les destinations desservies par une liaison ferroviaire en moins de cinq heures. Au total, cette mesure impacterait 72 liaisons aériennes.
Et si l’on supprimait les dessertes intérieures en avion qui pourraient tout aussi bien être réalisées en train ? C’est ce que proposent différents députés.
Moins de vols, moins de pollution, plus de train
Connaissez-vous le « Flygskam » ? En Suède, il s’agit de la honte de l’avion, qui incite de plus en plus de Suédois à l’abandonner et préférer le train par souci d’écologie. Il faut dire qu’en Suède, les habitants prennent en moyenne cinq fois plus l’avion que les autres citoyens européens.
Des députés envisagent d’interdire des vols au profit du train. © pio3 Shutterstock
C’est en partant de cette idée que des députés LREM, LFi et écologistes, dont l’ancienne ministre de l’écologie Delphine Batho, ont proposé de supprimer les vols intérieurs pouvant être effectués en train(1). Selon elle, entre arrivée des compagnies low-cost et systèmes de promotions permettant des prix très bas, il conviendrait d’interdire les vols, s’il est possible d’emprunter le même trajet en train mais avec seulement 2h30 de temps de trajet en plus.
Des trajets en train 52 fois moins polluants
Cet amendement au projet de Loi d’orientation des mobilités (LOM) propose que soient supprimés les vols intérieurs pour lesquels une liaison ferroviaire en moins de cinq heures est disponible. Paris-Marseille, Paris-Bordeaux, Paris-Toulouse…
Ces trajets peuvent facilement et rapidement être effectués en TGV de nos jours, et en polluant beaucoup moins. D’autant plus qu’en intégrant le temps d’attente et de contrôle à l’aéroport, les vols domestiques sont parfois plus chronophages que les trajets en train.
Traverser le pays en TGV est beaucoup moins polluant que de prendre l’avion. © olrat Shutterstock
Au total, si ce raisonnement s’appliquait, 72 vols quotidiens pourraient être supprimés. D’un point de vue écologique, l’argument se tient.
Selon les chiffres officiels de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) et de la SNCF, un vol Paris-Bordeaux émet 72,4 kg de CO2 par passager, quand un trajet effectué en train n’en émet que 1,394 kg. Soit un niveau d’émission 52 fois moins important.
En Suède, en effet ‘Flygskam’ oblige, il n’y a en tout cas pas eu besoin d’interdire les vols pour voir la fréquentation des trains augmenter. C’est d’ailleurs l’offre ferroviaire qui se révèle en fait insuffisante. Comme en France ?
Illustration bannière : Avions d’Air France arrimés à des portes d’embarquemebt – © hanohiki Shutterstock