Les stations de ski se cachent pour mourir

Que deviennent les stations de sports d’hiver et autres équipements de montagne désaffectés ? Hélas, pour les plus anciens, aucune règle ni loi n’impose leur déconstruction, même sur un site naturel protégé.

Rédigé par Paul Malo, le 16 Jan 2022, à 17 h 24 min
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Un gâchis environnemental : un peu partout en montagne, il existe plus de 150 stations de ski fantômes à démanteler.

350 stations de sports d’hiver en activité en France

L’or blanc est au rendez-vous : après une année de fermeture totale du fait de la pandémie, les stations de ski françaises retrouvent l’affluence et les visiteurs étrangers. Mais entre équipements vieillissants et réchauffement climatique, la rentabilité de certains sites, notamment en moyenne montagne, devient des plus aléatoires.

Certes, la France compte encore 350 stations de sports d’hiver en activité. Mais dans quelques décennies, combien auront dû fermer leurs portes ? D’ores et déjà, nombre d’entre elles ont disparu depuis les années 70 et la vague du ski. Seul hic : les installations, elles, n’ont pas été démantelées pour autant afin de rendre autant que faire se peut à la montagne son état naturel.

Des milliers d’installations abandonnées

Stations trop petites, résidences trop datées ou plus aux normes, ou pas assez enneigées… Les équipements et bâtiments impossibles à exploiter devraient être détruits. Mais de telles démolitions sont coûteuses : leur coût se compterait en millions. Résultat : entre remontées mécaniques inutilisées et villages vacances désaffectés, les montagnes françaises compteraient déjà plus de 150 stations de ski fantômes.

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Autant d’installations littéralement abandonnées une fois leur exploitation achevée, sans qu’à aucun moment leur démantèlement ne soit prévu. Hormis certains sites possédant éventuellement un intérêt architectural, ces installations obsolètes devraient pourtant être effacées du paysage. Depuis déjà une vingtaine d’années, l’association Mountain Wilderness les recense patiemment, afin notamment de prouver la faisabilité de leur démontage.

Un inventaire participatif des stations fantômes

stations de ski obsolètes

Le matériel vétuste reste le plus souvent sur place – © Radu Cadar

La majorité des remontées abandonnées l’ont été au cours de la dernière décennie. Qui plus est, la plupart se situent dans une zone protégée, qu’il s’agisse de parcs naturels régionaux ou de zones Natura2000. L’association Mountain Wilderness a lancé un inventaire participatif afin de mieux recenser ces stations fantômes. Elle a ainsi comptabilisé pas moins de 3.000 installations obsolètes. Cette association a notamment aidé à l’adoption en 2016 de la loi Montagne 2, dont un amendement spécifiquement consacré aux installations obsolètes prévoit pour les autorisations administratives de construction d’une remontée mécanique, une obligation de démontage en fin d’exploitation.

Pour autant, cela ne règle pas la question des remontées antérieures à cette loi, et aux autres types d’installations de ces stations abandonnées. Entre 2001 et 2021, pas moins de 21 remontées mécaniques ont été démontées avec l’aide des bénévoles de l’association. Elle a ainsi à son actif une soixantaine de chantiers de démantèlement au sein des massifs français, et ce grâce au soutien actif de plus de 2.000 bénévoles. Son nouveau site dédié : Installations Obsolètes, va permettre à la fois de mieux sensibiliser le grand public à cette question, mais aussi de faire émerger de nouveaux projets de démontage.

Illustration bannière : Des dizaines de stations de ski obsolètes – © Butus
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