Risques liés aux OGM : où en est la connaissance scientifique ?

Où en est la consommation et la production d’OGM en Europe ? Quels sont les risques liés à leur consommation ? Objet considérable de controverse, les organismes génétiquement modifiés (OGM) occupent régulièrement l’actualité. La Fabrique Ecologique fait le point.

Rédigé par La Fabrique Ecologique, le 2 May 2017, à 6 h 55 min
Risques liés aux OGM : où en est la connaissance scientifique ?
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Il y a quelques jours, le Tribunal international Monsanto, tribunal citoyen dont les conclusions ne sont pas juridiquement contraignantes, rendait un avis consultatif estimant que la multinationale contrevenait au respect du droit à un environnement sain, à l’alimentation, à la santé et à la liberté à la recherche scientifique, notamment via la commercialisation agressive de semences OGM.

Cette décision ainsi que la vive contestation des traités TAFTA et CETA, notamment liée à la peur d’ouvrir la porte de l’Europe aux OGM, rappellent l’opposition constante d’une partie des citoyens à ces organismes. Fin 2010, selon une étude commandée par la Commission européenne, 61 % des Européens refusaient les OGM et leur développement.

Risques liés aux OGM : où en est-on ?

D’un point de vue sanitaire, la connaissance scientifique quant à la toxicité des OGM reste globalement limitée, notamment sur les risques à long terme sur la santé de l’homme ou de l’animal. Il est nécessaire sur cette question de financer une recherche publique indépendante afin d’éviter les nombreux conflits d’intérêts.

Ainsi, en 2016, une étude de l’INRA montrait que 40 % des 672 articles scientifiques étudiés portant sur les OGM et publiés entre 1991 et 2015 présentaient des conflits d’intérêts : financement des études par les fabricants d’OGM, ou auteur du rapport employé directement par l’un de ces groupes.

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D’un point de vue environnemental, le problème majeur vient de la dissémination des OGM entrainant un risque de contamination des plants voisins. De plus, leur utilisation n’a pas nécessairement réduit l’usage de produits phytosanitaires, contrairement à ce qui avait été annoncé par les industriels.

Enfin, d’un point de vue socio-économique, les agriculteurs sont devenus dépendants de semences délivrées par les grandes firmes agricoles. La généralisation de ces variétés modifiées entraine aussi de manière inéluctable l’uniformisation des cultures et du modèle agricole.

Lire aussi : Vandana Shiva, femme courage en guerre contre les OGM et en faveur de la biodiversité

Les OGM en Europe : peu de production, beaucoup de consommation

Le maïs MON810 de Monsanto, autorisé depuis 1998, est la seule semence cultivée sur le sol européen. Elle ne représente que 0,1 % de la surface agricole globale européenne et est principalement cultivée en Espagne et plus marginalement au Portugal, en Slovaquie, en Roumanie et en République Tchèque.

L’absence de production d’OGM en Europe ne signifie pas pour autant absence de consommation, puisque nous importons massivement des protéines végétales produites à partir de plantes génétiquement modifiées. 70 plantes génétiquement modifiées sont autorisées à l’importation, dont les principales sont le soja, le maïs, le colza et le coton.

Les OGM sont encadrés au niveau européen par des réglementations strictes, que ce soit en matière de culture, de dissémination à des fins expérimentales, de mise sur le marché de denrées alimentaires contenant des OGM ou d’étiquetage des semences.

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Le maïs OGM est autorisé à l’importation © Family Business

Si l’autorisation de la culture des OGM est accordée par l’Union européenne, les États membres gardent tout de même le dernier mot, dans la mesure où, depuis mars 2015, ils peuvent abandonner la culture sur leurs territoires d’OGM ayant reçu l’autorisation européenne pour des raisons autres que les risques sanitaires et environnementaux : politique agricole, aménagement du territoire, etc. En France, il n’y a plus de cultures commerciales et expérimentales de plantes transgéniques depuis 2013.

L’absence de généralisation des OGM en Europe montre globalement la frilosité des États sur le sujet. Elle reflète la forte appréhension d’une partie de la population quant à leur impact sur la santé et l’environnement. De plus, la rentabilité de ces cultures, par rapport aux cultures conventionnelles, est depuis quelques années questionnée par différentes études, introduisant un nouvel élément de réflexion dans le débat.

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4 commentaires Donnez votre avis
  1. Il semble y avoir une contradiction dans vos articles :
    …deux pays ont cessé de cultiver des OGM en 2016 : le Burkina Faso, qui cultivait du coton et la Roumanie…
    Plus loin dans un autre article :
    Le maïs MON810 de Monsanto, autorisé depuis 1998, est la seule semence cultivée sur le sol européen. Elle ne représente que 0,1 % de la surface agricole globale européenne et est principalement cultivée en Espagne et plus marginalement au Portugal, en Slovaquie, en Roumanie et en République Tchèque.
    Pouvez-vous m’expliquer ?
    Merci

  2. L’étude du Professeur Séralini démontre clairement la toxicité des Organismes Génétiquement Modifié. De nombreux agriculteurs s’en étaient aperçus avant: des vaches nourries exclusivement d’OGM ont souvent des tumeurs, et une nette diminution de leur production de lait. Cependant, cette info ne peut remonter car les producteurs d’O G Modifié ont les moyens de mettre la pression et les avocats sur les lanceurs d’alerte.
    Aux USA, certaines personnes ont développé une réelle allergie aux produits contenant des OGM, et on n’en entend jamais parler!!!
    De plus, cet article ne parle pas des nouveaux OGM: les Organismes Génétiquement Mutés. L’Europe les reconnaît comme des OGM, mais ne leur impose aucune des obligations liées aux OGM classiques. Or, ces OGM ne sont pas testés sur le vivant pour en connaître les effets, il s ne sont testés que pour vérifier qu’ils tolèrent bien un certain herbicide… et se retrouve donc librement dans notre alimentation directe, donc les huiles de colza et de tournesol, et sans pouvoir en savoir la proportion, dans le miel et le pollen. Les effets secondaires, on les verra sûrement dans 15 ou 20 ans, et il sera trop tard!!!
    De plus, ils sont librement cultivés dans nos champs, en France, et il y a donc une libre dissémination dans la nature, en particulier via les croisements au sein d’une même famille (le tournesol avec le topinambour, et le colza avec toutes les crucifères)
    Donc on a bien des OGM qui sont cultivés en France et qui arrivent dans notre alimentation, directement ou indirectement, sans qu’aucune étude sérieuse sur une durée longue n’ai été effectué: les rats de laboratoire, ce sont les consommateurs et nous verront les effets dans quelques années, noyés avec les effets de la pollutions et des autres toxiques que nous absorbons quotidiennement!L’étude du Professeur Séralini démontre clairement la toxicité des Organismes Génétiquement Modifié. De nombreux agriculteurs s’en étaient aperçus avant: des vaches nourries exclusivement d’OGM ont souvent des tumeurs, et une nette diminution de leur production de lait. Cependant, cette info ne peut remonter car les producteurs d’O G Modifié ont les moyens de mettre la pression et les avocats sur les lanceurs d’alerte.
    Aux USA, certaines personnes ont développé une réelle allergie aux produits contenant des OGM, et on n’en entend jamais parler!!!
    De plus, cet article ne parle pas des nouveaux OGM: les Organismes Génétiquement Mutés. L’Europe les reconnaît comme des OGM, mais ne leur impose aucune des obligations liées aux OGM classiques. Or, ces OGM ne sont pas testés sur le vivant pour en connaître les effets, il s ne sont testés que pour vérifier qu’ils tolèrent bien un certain herbicide… et se retrouve donc librement dans notre alimentation directe, donc les huiles de colza et de tournesol, et sans pouvoir en savoir la proportion, dans le miel et le pollen. Les effets secondaires, on les verra sûrement dans 15 ou 20 ans, et il sera trop tard!!!
    De plus, ils sont librement cultivés dans nos champs, en France, et il y a donc une libre dissémination dans la nature, en particulier via les croisements au sein d’une même famille (le tournesol avec le topinambour, et le colza avec toutes les crucifères)
    Donc on a bien des OGM qui sont cultivés en France et qui arrivent dans notre alimentation, directement ou indirectement, sans qu’aucune étude sérieuse sur une durée longue n’ai été effectué: les rats de laboratoire, ce sont les consommateurs et nous verront les effets dans quelques années, noyés avec les effets de la pollutions et des autres toxiques que nous absorbons quotidiennement!

  3. Les OGM sont ils toxiques?
    Aucune étude n’a jamais démontré la toxicité d’un OGM. Si les OGM étaient dangereux pour la santé, il y aurait eu des animaux malades puisque ce sont principalement les animaux d’élevage qui en mangent.
    On n’a pas de recul?
    cela fait 20 ans que les animaux en mangent sans aucun accident, ce qui fait que de nombreuses générations d’animaux en ont mangé sans aucune plainte d’un éleveur.

    • Bonjour,

      D’un certain côté je suis d’accord avec vous Gil Kressmann, les OGM ne sont pas directement dangereux. Ce qui est dangereux c’est le fait, par exemple, que la plante génétiquement modifiée est tolérante à un herbicide. Donc on pourra bombarder d’herbicide sans crainte! C’est dans ce cadre que c’est dangereux : augmentation de la quantité de pesticides ingérée par la plante => + de pesticides ingérés par les animaux et les humains.

      Cependant, l’OGM pourrait être une solution pour rendre une plante plus résistante à la sécheresse afin d’économiser l’irrigation ou bien permettre à certains pays sec d’avoir une agriculture rentable.

      Le danger, comme toujours, est cette course à la rentabilité, créée par les « dirigeants » de ce monde et dont les agriculteurs ne sont que des pions…

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