Que sont les déchets organiques ? En gros, il s’agit des déchets fermentescibles, autrement dit, qui peuvent pourrir : des résidus d’origine animale ou végétale qui sont dégradés par des micro-organismes. Déchets verts issus des jardins, de l’agriculture, restes de cuisine… Ils sont facilement transformables en engrais, en compost ou en gaz : il est donc primordial de les recycler.
Recycler les déchets organiques pour en faire de l’engrais
Chez soi ou chez les professionnels, il est primordial que les déchets verts, ou déchets organiques, n’arrivent pas dans la poubelle « tout-venant ».
En effet, des déchets organiques mal gérés peuvent provoquer des nuisances : mauvaises odeurs dues à la pourriture, pollution des sols, transmission de maladies… S’ils sont incinérés, ils produiront des gaz à effet de serre.
Plus que de déchets, il s’agit pourtant de matières premières précieuses : bien recyclés, ils peuvent produire de l’énergie ou enrichir la terre.
Que sont les déchets organiques ?
Il existe plusieurs grandes familles :
- Les déchets végétaux ou déchets verts : tontes de gazon, sous-produits agricoles, déchets d’élagage…
- Les déchets de cuisine : épluchures, restes alimentaires, produits périmés…
- Les sous-produits animaux : os, sang, excréments…
- Certains papiers et cartons souillés.
La production de déchets organiques ou biodéchets concerne aussi bien les particuliers que les professionnels. De nombreux secteurs sont concernés : l’agriculture bien entendu, mais aussi l’industrie agro-alimentaire, la restauration (gaspillage alimentaire), les collectivités (jardins publics, espaces verts…), etc.
L’Ademe a calculé que la production de biodéchets annuelle collectée par le service public en France est de 20,2 millions de tonnes (hors déchets de l’agriculture et de la sylviculture). Plus de 2/3 de ces déchets organiques sont produits par les ménages, et 21 % sont issus des activités économiques. La restauration est l’un des plus gros producteurs de déchets organiques, avec 1,1 million de tonnes produits par an.
Chacun, à son échelle, peut agir pour faciliter le recyclage des déchets organiques.
Particuliers : recycler ses déchets organiques grâce au compostage
Chez les ménages, on estime que les déchets organiques représentent un tiers du poids des ordures. Des déchets qui ne doivent pas finir à la poubelle ! Le moyen le plus simple de les recycler au compost pour venir enrichir les sols.
Recycler les déchets organiques – © Jerome.Romme
Dans un premier temps, il est primordial de réduire les déchets à la source. Pour réduire sa production de déchets organiques, il faut agir sur le gaspillage alimentaire. On achète au plus juste, on cuisine les restes ou les épluchures, on guette les dates de péremption… Il existe de nombreuses manières de réduire le gaspillage alimentaire chez soi.
Ensuite, il est nécessaire de trier ses déchets organiques pour qu’ils soient correctement recyclés. Selon là où vous habitez, vous possédez différentes manières de pratiquer le recyclage de vos biodéchets :
- la collecte des biodéchets en porte-à-porte avec des poubelles dédiées ;
- le compostage collectif en pied d’immeuble ou dans des jardins (pour les urbains) ;
- le compostage individuel dans son jardin ;
- les animaux domestiques (chiens, lapins, poules…) ;
- le compostage en intérieur : lombricompost ou bokashi.
Ce sont les principales manières de recycler les déchets organiques pour les particuliers. Il en existe d’autres, comme la micro-méthanisation, mais elles restent très minoritaires.
Quels déchets organiques recycler ?
En fonction du mode de tri de vos biodéchets, les consignes de tri vont varier légèrement. L’idéal est de se renseigner auprès de sa collectivité ou sur Internet pour savoir ce que l’on peut composter. Les déchets animaux, comme les os, ne sont par exemple pas tolérés partout en raison du risque de prolifération de nuisibles ou de transmission de maladies.
Toutefois, voici, basiquement, ce que l’on peut mettre au compost :
- Les épluchures, trognons de fruits et légumes
- Les tontes de gazon ou déchets de plantes d’intérieur
- Les coquilles d’oeuf broyées
- Les restes alimentaires (féculents, légumes cuits…) avec ou sans viande
- Les journaux ou cartons découpés en petits morceaux
Ces déchets organiques, s’ils sont correctement triés et stockés, vont se décomposer et produire du compost, qui vient enrichir les sols. La matière organique retourne alors à la terre : on reproduit les systèmes naturels de décomposition, comme en forêt avec l’humus !
C’est le destin idéal pour vos déchets organiques. Le compost produit peut ainsi être déposé dans votre jardin, dans vos plantes vertes ou servira à alimenter les terrains des collectivités si votre commune a mis en place un système de recyclage des biodéchets.
Recycler les biodéchets obligatoire en 2024
À partir du 1er janvier 2024, le tri des biodéchets à la source sera obligatoire. Les restes alimentaires des ménages ne seront plus considérés comme des rebuts inconsidérés, mais valorisés en solution de compostage. les restes alimentaires qui appartiennent à la famille des biodéchets feront l’objet d’une valorisation agronomique (compostage, produit d’épandage ou méthanisation) pour permettre un épandage au sol approprié. C’est en effet, la loi de février 2020 contre le gaspillage et pour l’économie circulaire(3) stipule que tous les particuliers doivent disposer d’une solution pratique de tri à la source de leurs biodéchets en janvier 2024. Chaque foyer devra trier ses déchets alimentaires dans une poubelle dédiée, un « bio-seau », qui sera collecté par des camions bennes dédiés aux biodéchets.
Composteur obligatoire : comment le fabriquer ou en obtenir un gratuit ?
Certaines communes mettent en place une collecte des déchets organiques – © franz12
Certaines communes, comme Lille ou Bordeaux, ont mis en place un système de collecte séparée des biodéchets. D’autres communes comme Toulouse favorisent le compostage collectif ou mettent à disposition des composteurs individuels.
Recycler les déchets verts et déchets organiques pour les professionnels
Les professionnels, qu’il s’agisse des agriculteurs, des jardiniers, de l’industrie agro-alimentaire ou des restaurateurs, sont également de gros producteurs de déchets organiques. Ceux-ci sont soumis à d’autres types de législation que pour les particuliers.
Certains d’entre eux sont obligés de trier et de recycler leurs biodéchets. Pour d’autres, comme pour les agriculteurs, cela va de soi. Ainsi, en agriculture biologique et en permaculture, le compostage fait partie intégrante du travail du sol et des principes de culture. La matière organique doit retourner à la terre pour l’enrichir.
Qui doit trier ses biodéchets ?
Le tri des biodéchets à la source, pour les professionnels (hors agriculteurs), est devenu obligatoire pour les gros producteurs. Depuis le 1er janvier 2016, ceux qui produisent plus de 10 tonnes de biodéchets par an se doivent de les valoriser. Cela concerne principalement les marchés de plein air, les plus grosses cantines ou restaurateurs, les grandes surfaces et les entreprises d’espaces verts.
Pour les professionnels, il existe deux principaux modes de recyclage des déchets organiques : le compostage industriel ou la méthanisation. Le compostage est un procédé qu’on appelle aérobie (avec oxygène), et la méthanisation, une méthode anaérobie (sans oxygène).
Beaucoup trop de déchets dus au gaspillage alimentaire – © nito
Les solutions de recyclage des déchets organiques pour les professionnels
Avec le compostage industriel, les déchets sont triés, déconditionnés pour les produits alimentaires périmés et broyés, et placés en tas ou dans des silos. Ils sont laissés à fermenter entre six et dix mois, aérés et mélangés régulièrement pour éviter la formation de poches de gaz. Les bactéries, vers et champignons présents vont décomposer la matière organique, pour la transformer en compost.
Si le compost est bien équilibré, le compostage industriel ne dégage pas de mauvaises odeurs. À la fin du processus, on obtient une terre noire et granuleuse : une matière riche revendue pour les jardins des particuliers ou auprès des agriculteurs.
Le compostage industriel peut être couplé à la méthanisation : c’est un processus qui transforme en énergie (gaz) les matières organiques en décomposition. Contrairement au compostage, il peut fonctionner avec des matières organiques même liquides ou déséquilibrées.
Les déchets sont enfermés dans des cuves étanches nommées digesteurs, où ils fermentent en absence d’oxygène. Au bout d’un mois, on obtient un gaz, et un résidu organique appelé digestat, qui peut aussi servir d’engrais. Les gaz produits peuvent être utilisés dans le chauffage ou dans les transports publics par exemple.
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