Des publications scientifiques de juin 2025 affirment que le seuil de +1,5 °C de réchauffement climatique pourrait être franchi d’ici trois ans. Les données de 2024 montrent un réchauffement global déjà supérieur à cette limite sur une base annuelle.
Le 19 juin 2025, plusieurs équipes scientifiques ont présenté de nouvelles estimations concernant l’évolution du réchauffement climatique. Ces données, issues d’observations satellitaires et d’analyses atmosphériques, confirment que le seuil de +1,5 °C de réchauffement global pourrait être franchi de façon durable dès 2028 si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas rapidement.
Climat : une température globale en hausse continue
Le rapport Indicators of Global Climate Change, publié dans la revue Earth System Science Data, indique que la température moyenne de la planète a atteint +1,52 °C par rapport à l’ère préindustrielle en 2024. Ce chiffre se fonde sur l’analyse de multiples séries de données indépendantes (sol, satellites, océans).
Selon ce rapport, environ +1,36 °C de ce réchauffement climatique sont directement attribués à l’activité humaine. Le professeur Piers Forster (Université de Leeds) précise dans Phys.org : « Le niveau de réchauffement et sa vitesse sont sans précédent. Nous entrons dans une zone inconnue. » Le rythme de progression est estimé à +0,27 °C par décennie, contre +0,18 °C au début du XXIe siècle, selon les données synthétisées dans Le Figaro(1).
Budget carbone : une échéance proche
Les scientifiques utilisent le concept de budget carbone pour évaluer la quantité de CO₂ que l’humanité peut encore émettre sans dépasser une limite climatique donnée. Le seuil de +1,5 °C est associé à un budget résiduel compris entre 130 et 143 gigatonnes de CO₂, d’après les dernières estimations.
Avec des émissions mondiales qui s’élèvent actuellement à environ 46 gigatonnes par an, ce budget pourrait être épuisé d’ici 2028, selon le rapport. Cette estimation suppose un maintien des émissions au niveau actuel.
Zeke Hausfather (Berkeley Earth), cité par Yahoo News(3), observe que « le déséquilibre énergétique de la planète a augmenté d’environ 25 % en dix ans », signe d’une accumulation plus rapide de chaleur dans les systèmes climatiques terrestres.
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L’Accord de Paris est déjà obsolète
L’Accord de Paris, adopté en 2015, visait à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de +2 °C, et si possible à +1,5 °C. Les nouvelles données questionnent la faisabilité de cet objectif inférieur. Le professeur Pierre Friedlingstein (Université d’Exeter), interrogé par Le Figaro, déclare : « Il est désormais inéluctable que le seuil de 1,5 °C soit franchi au cours de la décennie. » Dans la même perspective, Joeri Rogelj (Imperial College London) souligne que : « Le 1,5 est une limite claire, une limite politique au-delà de laquelle l’impact du changement climatique serait inacceptable pour nos sociétés. »
Au-delà des émissions atmosphériques, d’autres indicateurs appuient ce diagnostic : la montée du niveau des mers entre 2019 et 2024 atteint 26 millimètres, soit le double de la moyenne du siècle précédent. La chaleur excédentaire est en grande partie absorbée par les océans, représentant 91 % de l’énergie piégée par les gaz à effet de serre, selon Phys.org(2).
Les projections climatiques publiées en juin 2025 mettent en évidence une tendance constante au réchauffement global, avec un dépassement probable du seuil de +1,5 °C d’ici trois ans si les émissions actuelles perdurent. Le budget carbone restant s’amenuise rapidement, et la communauté scientifique s’accorde à dire que les objectifs de l’Accord de Paris sont de plus en plus difficiles à atteindre.
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