Performances sexuelles, fréquence des rapports, satisfaction au lit : quelles nationalités brillent vraiment sous la couette ? La réalité statistique dément-elle les fantasmes ?
Si les différents classements sont flatteurs pour certains et humiliants pour d’autres, ils ne sont qu’une facette d’une réalité beaucoup plus complexe.
Performances sexuelles : quand les stéréotypes dictent les classements
Qui, en Europe, excelle vraiment au lit ? « Les Italiennes sont les meilleures au lit », affirment 25 % des hommes interrogés par le site C-Dating.fr. Juste derrière, les Brésiliennes récoltent 20 % des suffrages, suivies des Espagnoles (13 %) et des Françaises (12 %). Les Belges, elles, ferment le classement avec un maigre 3 %. Côté féminin, les clichés se confirment : les Brésiliens arrivent en tête des « bons coups » pour 23 % des femmes, devant les Italiens (16 %) et les Français (12 %). Là encore, les Belges sont bons derniers. Une hiérarchie ? Ou plutôt une projection de fantasmes ? L’enquête ne précise ni les critères précis de « performance », ni les bases culturelles qui influencent ces réponses. Ce que l’on mesure, en réalité, c’est une représentation, pas une réalité mesurée.
Retour sur des chiffres concrets. Une étude menée par Novatris/Harris Interactive pour L’Express en 2007 plaçait la France en tête des pays les plus actifs sexuellement avec 8,9 rapports sexuels par mois. Elle devançait alors l’Allemagne (8), l’Italie (7,3), les États-Unis (5,9) et le Royaume-Uni (5,8). L’étude notait également que chez les Italiens, les hommes estimaient avoir 8,8 rapports mensuels, contre 5,8 selon les femmes.
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« Récession sexuelle » : la grande panne mondiale
Mais ces chiffres ont plus de quinze ans. Qu’en est-il aujourd’hui ? En avril 2023, une étude Harris pour la marque de préservatifs Durex plaçait la Suisse, l’Espagne et l’Italie parmi les pays les plus satisfaits sexuellement, sans toutefois publier les fréquences exactes des rapports. La satisfaction ne signifie pas pour autant une fréquence élevée. Pire, selon l’enquête CSF-2023 de l’Inserm, les rapports sexuels sont en chute libre. Par rapport à 2006, la baisse est générale, aussi bien chez les couples que les célibataires. En 2024, une étude de l’IFOP indique que seulement 76 % des Français déclarent avoir eu une relation sexuelle dans l’année écoulée, contre 91 % en 2006. Le recul est massif et significatif.
À l’international, même désillusion : au Japon, une étude parue en septembre 2023 révèle que 36,1 % des hommes de 18 à 34 ans déclarent n’avoir « aucun intérêt » pour le sexe. Une statistique vertigineuse qui illustre une fatigue sexuelle de société, alimentée par la pression, les écrans, le repli numérique et l’évolution des normes.
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Satisfaction contre fréquence : un malentendu persistant
Faire l’amour souvent ne signifie pas nécessairement mieux le faire. Et inversement. C’est peut-être la leçon à retenir de cette confrontation entre données objectives et classements fantasques. Les sondages sur les « meilleurs amants » ou les « meilleures partenaires » traduisent souvent des imaginaires nationaux : latinité associée à la fougue, germanité à la rigueur, nordicité à la froideur… Autant de caricatures sans fondement.
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