La punaise diabolique n’a de diabolique que le nom. Elle n’a aucune compétence de nécromancienne et n’anime aucun rite satanique… Ceci étant dit, nouvelle dans nos contrées, sans être 100% diabolique, elle peut être infernale… et il est bon de savoir s’en prémunir.
Avec le réchauffement climatique et l’augmentation des flux de personnes et de matériel, un grand nombre d’animaux et de plantes viennent à s’imposer dans des milieux où ils n’existaient pas avant. C’est le cas de la punaise diabolique qui a pris pied en Europe et en France. Ici, elle ne fait que ce que font toutes formes de vie : se nourrir et se multiplier. Et cela ne va pas sans poser certains problèmes… Alors comment s’en débarrasser au jardin… mais aussi dans la maison ?
Qui est la punaise diabolique ou punaise asiatique ?
Si on parle de « se débarrasser » d’un animal, la moindre des choses est tout de même de savoir de qui on parle et pourquoi il s’agirait de s’en débarrasser.
À l’instar de la punaise de lit, la punaise diabolique n’est pas une punaise autochtone : c’est-à-dire qu’elle n’est pas de chez nous et constitue une espèce invasive.
Arrivée d’Asie (c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est aussi appelée punaise asiatique) en Europe en 2007 puis en France seulement en 2012, la punaise diabolique (Halyomorpha halys) a le mauvais réflexe de venir se réfugier dans nos logements pour passer la période hivernale.
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Retenez bien sa morphologie pour ne pas confondre la punaise diabolique avec une autre © junrong
Mais entendez-le bien, elle ne vous fera jamais rien : elle ne transmet pas de maladie, ne sent pas mauvais comme beaucoup d’autres punaises, ne pique pas et ne vole pas de nourriture dans le frigo.
Non, là où la punaise diabolique est vraiment diabolique, c’est sur les cultures telles que la vigne, le maïs ou encore les arbres fruitiers où elle peut causer des dégâts qui feront enrager même l’agriculteur le plus paisible.
Comment se débarrasser de la punaise diabolique au potager ?
Là est certainement le problème le plus palpable : les dégâts au potager. La punaise diabolique ne fait pas grand-chose de plus que les autres punaises (comme la courante punaise des bois) qui causent des ravages dans les potagers, elles ne font que manger.
Par contre elles mangent alors que les autres « ravageurs » habituellement sur place en font de même… Additionnés, cela pose problème.
À l’heure actuelle l’utilisation de savon noir est la méthode la plus efficace qui soit pour limiter l’impact de la punaise diabolique. Dilué et pulvérisé ou même arrosé sur les plantes, le savon noir fait tomber les punaises en les faisant glisser.
Une fois au sol les choses se compliquent pour elles surtout une fois engluées dans le savon noir. La technique marche avec grosso modo sur tous les insectes et a été bien éprouvée. Le seul hic de la démarche est qu’il vous faudra réitérer encore et encore les pulvérisations sur toute la saison pour empêcher les punaises de reprendre pieds sur vos plants.
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Une punaise des bois (Palomena prasina) autochtone, aussi appelée punaise verte © Tony Baggett
Comment s’arme le monde agricole bio ?
Si la punaise de jardin est répandue et comprend de nombreuses espèces, la punaise diabolique vient y mettre un peu le bazar.
Le monde agricole n’est pas épargné par cet insecte invasif, et cherche des moyens de lutte en agriculture biologique qui sont encore limités du fait de son arrivée récente. Pour le moment seuls des insectes parasitoïdes arrivent à faire le boulot – comme le diptère Tachinidae Trichopoda pennipes, les hyménoptères Anastatus, Ooencyrtus, Telenomus, ou encore les Trissolcus.
Si ce type d’insectes élevés pour être relâchés ne sont pas encore courant pour les particuliers, restez cependant à l’affût car cela pourrait constituer une solution très efficace !
Les oeufs et larves de punaises diaboliques sont à détruire rapidement pour limiter la casse © Jennifer Bosvert
Que faire pour que la punaise diabolique n’entre pas chez vous ?
Si vous êtes dans un endroit où les punaises diaboliques sont abondantes, vous pouvez facilement vous retrouver avec des dizaines ou même des centaines de spécimens qui entrent chez vous pour se mettre au chaud. Là la punaise devient un problème !
La solution la plus simple et pourtant la plus efficace consiste tout simplement à équiper vos fenêtres d’une moustiquaire qui les empêchera de rentrer.
Huiles essentielles de menthe ou encore ail écrasé, sont souvent conseillés, mais peu de chance qu’ils aient une quelconque action barrière sauf à en badigeonner toute votre maison.
Bon à savoir
Écraser une punaise – sauf la punaise diabolique qui à la rare « qualité » pour une punaise de ne pas émettre d’odeur désagréable quand on l’écrase – déclenche la vidange de ses glandes odoriférantes ce qui vous laissera un souvenir inoubliable.
En gros, évitez de les écraser si vous souhaitez les tuer. Beaucoup de blogs et autre conseillent de les jeter dans les toilettes… si utiliser des litres d’eau potable pour tuer un insecte fait parti de votre philosophie soit…
Sinon, écrasée dans un essuie-tout et jetée à la poubelle cela marche très bien aussi.
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Les espèces invasives de Christophe Lorgnier du Mesnil
Quel est le point commun entre le frelon asiatique la jussie, l’ambroisie, le daim, le phylloxéra et la chrysomèle du maïs ? Toutes sont des espèces exotiques envahissantes. Une trentaine d’espèces dites invasives et les méthodes de lutte pour les contenir sont présentées sous forme de fiches.
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