
Alors que les associations environnementales saluent cette avancée, les professionnels de la pêche réclament des alternatives technologiques plus pérennes. Entre restrictions et indemnisations, le défi reste de concilier durabilité écologique et viabilité économique.
9.000 dauphins meurent chaque hiver dans les filets de pêche
L’interdiction de la pêche dans le golfe de Gascogne, s’étendant sur une zone allant des côtes bretonnes à la frontière espagnole, marque une victoire pour la préservation des dauphins. Chaque hiver, environ 9.000 dauphins meurent dans les filets de pêche, un nombre largement au-dessus du seuil soutenable. La suspension de la pêche pendant un mois a permis de réduire considérablement les mortalités, passant de 6.100 décès annuels à 1.450 en 2024, selon l’observatoire Pelagis.
Toutefois, cette mesure est loin d’être consensuelle. Les pêcheurs dénoncent une solution « simpliste » et temporaire. Julien Lamothe, du FROM Sud-Ouest, plaide pour des alternatives comme les répulsifs acoustiques ou les balises destinées à éloigner les dauphins des filets. Plus de la moitié des bateaux concernés ont déjà adopté ces technologies, mais leur efficacité à grande échelle reste à prouver.
Le réchauffement climatique signifie plus de captures accidentelles
Pour compenser la perte d’activité, l’État a prévu une enveloppe de 20 millions d’euros, couvrant jusqu’à 85 % du chiffre d’affaires des pêcheurs. Cependant, les professionnels estiment que cette somme ne suffit pas. Selon l’Union du mareyage français, les pertes atteignent près de 60 millions d’euros, impactant l’ensemble de la chaîne économique locale, des ports aux grossistes.
Au-delà des impacts financiers, cette restriction met en lumière un problème plus large : l’équilibre entre exploitation et conservation. Les scientifiques rappellent que les captures accidentelles sont aggravées par le changement climatique, qui pousse les dauphins à s’approcher des côtes pour se nourrir. Pour Clara Ulrich, experte à l’Ifremer, la clé réside dans une pêche durable : « Alimenter sans détruire, voilà l’enjeu majeur ».
Cette initiative exemplifie la difficulté de concilier besoins humains et protection de la biodiversité. Si les mesures actuelles montrent des résultats prometteurs, elles doivent être accompagnées de solutions innovantes pour garantir une coexistence harmonieuse entre pêcheurs et cétacés.
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