Des ingénieurs belges ont mis au point un nouveau procédé pour produire de l’hydrogène à partir d’un système de panneaux solaires. Chacun peut en produire 250 litres par jour.
Et si l’eau contenue dans l’air était divisée en deux : d’un côté l’hydrogène, de l’autre l’oxygène. Il fallait y penser, des scientifiques belges y sont parvenus. Grâce à des panneaux solaires, ils utilisent 15 % de l’énergie solaire pour obtenir de l’hydrogène gazeux. Chacun peut produire jusqu’à 250 litres d’hydrogène par jour.
Des panneaux transforment la lumière solaire en hydrogène gazeux
Des scientifiques belges ont mis au point un procédé pour produire de l’hydrogène gazeux à partir de l’eau contenue dans l’air ambiant : le H2O se sépare ainsi en hydrogène (H) et en oxygène (O2)(1). Les chercheurs ont mené a bien des études, pendant dix ans, pour parvenir à ce que chacun de ces panneaux de 1,6 m2 transforme 15 % de la lumière solaire en hydrogène gazeux à partir de la vapeur d’eau. Pour rappel, un panneau solaire classique transforme 18 à 20 % de l’énergie solaire en électricité.
Molécules d’hydrogène. ©Anusorm Nakdee
Au total, chaque panneau peut produire jusqu’à 250 litres d’hydrogène par jour. Aucune invention n’était encore parvenue à une telle prouesse. Selon les scientifiques, vingt de ces panneaux solaires pourraient tout de même fournir de l’électricité et du chauffage à une famille pendant une année entière.
Et comme l’explique l’un des chercheurs, le professeur Johan Martens au Soir, « le gaz est facile à stocker dans les réservoirs existants. Il pourrait, par exemple, être utilisé durant les mois d’hiver, lorsqu’il devient difficile de se débrouiller avec la seule énergie des panneaux solaires classiques »(2). Le premier projet test sera lancé en 2019 pour des habitations à Oud-Heverlee.
Les panneaux pourraient être utilisés dans les hôpitaux ou même dans le désert !
Cette avancée technologique pourrait permettre de diminuer l’impact des émissions de CO2 et donc du réchauffement climatique à terme. De plus en plus d’entreprises investissent dans l’hydrogène puisque ce gaz peut avoir de multiples fonctionnalités.
Le constructeur automobile japonais Toyota a ainsi annoncé vouloir produire de l’hydrogène avec un prototype de 2014 du professeur Martens : un panneau de 10 centimètres carrés qui produit 0,1 g de gaz en une journée. Le scientifique belge explique que ces panneaux à hydrogène peuvent également être utilisés par les hôpitaux : « L’hydrogène peut fournir de l’énergie dans le bâtiment, tandis que l’oxygène peut être utilisé par les patients ». Reste à investir dans des infrastructures.
Toyota s’intéresserait au procédé développé par le professeur Martens © Stefano Guidi / Shutterstock
En outre, ces panneaux pourraient aussi être disposés dans le désert, où il n’y a pas de problème de place. Sept scientifiques ont déjà découvert que panneaux solaires et autres éoliennes pouvaient être déployés en plein désert. Ils préconisent ainsi d’en implanter à une large échelle. Leurs travaux théoriques ont démontré que ces installations permettent de générer plus d’énergie et de réduire les émissions de carbone, et aussi à engendrer davantage de précipitations dans le Sahara.
Enfin, en France, le plan hydrogène a été présenté en juin 2018 : un appel à projets hydrogène pour l’industrie vient d’être lancé. Il s’adresse aux entreprises qui envisagent de produire de l’hydrogène décarboné pour elles ou afin de le vendre.
Illustration bannière : Hydrogène – © fongbeerredhot