Les dernières projections du GIEC limitaient l’élévation de la future montée des eaux à 1 mètre d’ici la fin du siècle. Selon une nouvelle étude, ce chiffre serait largement sous-évalué !
C’est un scénario catastrophe, digne des pires films hollywoodiens : avec le réchauffement climatique, le niveau de la mer pourrait monter de deux mètres d’ici à 2100.
Montée du niveau des océans – Des centaines de millions de personnes à déplacer
Déjà, sur la côte méditerranéenne, les scientifiques s’étonnent de constater que le niveau des flots a légèrement monté. Or, selon une nouvelle étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences , la montée des eaux irait plus vite qu’on ne le pense, du fait de l’accélération de la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique(1). Cette étude recoupe les données et avis de 33 des meilleurs experts.
La montée des eaux serait plus rapide qu’on ne le pense. ©petrmalinak
Selon cette projection, le niveau des eaux ne monterait pas de 52 à 98 cm comme l’avait estimé le GIEC en 2013, mais de 2 mètres à l’horizon 2100.
Précisément, dans un monde dont la température aurait augmenté de 5 degrés (le pire scénario envisageable), si l’on se fie à la trajectoire actuelle des mers, la hausse de leur niveau se situerait entre 62 cm et 2,38 m d’ici 2100, estime le professeur Jonathan Bamber, de l’Université de Bristol.
Les conséquences en seraient catastrophiques et engendreraient une crise migratoire sans précédent à travers le monde, avec le déplacement de centaines de millions de personnes.
L’équivalent de la superficie de la Libye submergée
Les auteurs de cette étude ont calculé que le monde perdrait dans ce cas l’équivalent de 1,79 million de kilomètres carrés, l’équivalent de la taille de la Libye ! Certaines zones essentielles d’un point de vue agricole seraient submergées, telles le delta du Nil et une partie du Bangladesh. Mais seraient aussi concernées de grandes villes telles que Londres, New York et Shanghai.
Plusieurs mégalopoles mondiales disparaîtraient sous les eaux si ces prédictions s’avéraient justes © Steve Heap
Signalons également que dans le scénario le plus optimiste où le réchauffement se limiterait à 2°C, des villes seraient condamnées à disparaître.
« En comparaison de cette submersion annoncée, la crise des réfugiés syriens a entraîné l’arrivée d’un million de réfugiés en Europe, explique le professeur Bamber. C’est 200 fois moins que le nombre de gens qui seraient déplacés du fait d’une hausse de 2 mètres du niveau des mers. »
Illustration bannière : Iceberg flottant sur la mer – © Kertu