Véritable fléau pour les maisons, la mérule est un champignon lignivore qui se développe souvent de façon insidieuse à l’intérieur du logement, et est bien souvent synonyme de catastrophe pour le logement ! Que faire lorsqu’elle apparaît ?
La mérule pleureuse (ou le mérule), également appelée « lèpre des maisons » (ce qui veut tout dire..), est un champignon qui constitue un véritable fléau… pour nos maisons ! Elle s’attaque aux bois, cartons et livres dans les pièces humides des logements, avant de déguster tout l’édifice, qu’il faut parfois détruire.
La mérule pleureuse : l’ogre des boiseries
Les boiseries des anciennes maisons, humides et mal ventilées, ou des résidences secondaires inoccupées pendant de longs mois font le bonheur de ce champignon lignivore (qui dévore le bois) qui n’a rien de comestible.
Une véritable lèpre pour les maisons © taviphoto
Par ailleurs, la mérule se développe de façon impressionnante car elle peut atteindre 8 mètres, se propageant dans tous les sens, jusqu’à 4 mm par jour. Plus l’atmosphère est confinée, plus le champignon grandit vite !
La mérule, un fléau pour des communes entières
Non seulement la mérule peut vouer un logement à la destruction pure et simple, mais il peut aussi infester des communes entières par le biais des bâtiments mitoyens. Des communes victimes d’inondations peuvent alors se retrouver, quasiment du jour au lendemain, littéralement infestées…
Par ailleurs, la mérule se déplace facilement. En effet, l’homme, le vent et les animaux sont des vecteurs qui permettent ainsi aux spores, qui se logent dans les plinthes, les planchers, les cloisons et les plafonds, d’envahir une région.
En conditions qui ne lui conviennent plus, le champignon ne meurt pas mais entre en période de latence et est prêt à se « réveiller » dès que les conditions d’humidité et de température sont à nouveau favorables.
Mérule – Le saviez-vous ?
- La mérule se développe dans l’obscurité (derrière les plinthes, dans les plafonds, sous les revêtements de sols) et, souvent, ce n’est que lorsque le bois est complètement attaqué et tombe en poussière, que l’on s’aperçoit de sa présence.
- Dans certaines régions (notamment en Bretagne), le propriétaire de l’immeuble a l’obligation de signaler toute attaque de mérule en mairie ou à la préfecture.
- L’éradication de ce champignon est réglementée et seules des sociétés spécialisées peuvent intervenir.
Comment se débarrasser de la mérule ?
Lutter contre la mérule est envisageable dès son apparition, à condition de s’en apercevoir, au moyen de piquetage des endroits infectés, des enduits, des ciments et d’une aération préalable à l’étape de pulvérisation.
Un champignon destructeur impossible à stopper © taviphoto
Une fois la mérule morte, il faut se débarrasser des bois suspects, attaqués par les spores, et les remplacer par des neufs, reconstruire les murs disloqués, stériliser tous les autres et injecter des produits fongicides biologiques. Si la maison peut être « sauvée », les dégâts peuvent être impressionnants et le traitement difficile.
Ne surtout pas mettre d’eau de javel sur la mérule ; cela accélèrerait la croissance du champignon !
Les astuces anti-mérule
Quand la boiserie est attaquée par la mérule, la seule solution est parfois la démolition, les matériaux devant alors être brûlés afin d’éviter que la mérule ne se déplace chez le voisin !
Dans tous les cas, il est fortement recommandé aux futurs acquéreurs d’un logement de prendre des précautions avant l’achat de la maison pour savoir si elle n’est pas infectée car c’est souvent à l’occasion de travaux de rénovation que le champignon est découvert.
Enfin, il faut savoir qu’un traitement préventif anti-mérules, à un coût bien moindre qu’un traitement curatif, est disponible.
Une maison attaquée par la mérule © taviphoto
Comment éviter l’invasion de la mérule ?
- Il faut supprimer toute source d’humidité : surveiller les fuites de toitures, de conduites d’eau, ventiler correctement les pièces (cuisine, salle de bain, buanderie…), prévenir toute humidité ascensionnelle provenant surtout des caves.
- Éviter de stocker des déchets de bois dans les caves ou dans des débarras humides et mal ventilés.
- Traiter préventivement le bois sain avec les sels de bore par exemple. Vérifier avant tout traitement que le bois n’ait pas été prétraité industriellement.
Dans une maison bien conçue, bien construite, bien entretenue et bien aérée, la mérule n’a aucune chance.
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