La marmite norvégienne n’est pas une casserole venue de Norvège, c’est un procédé de cuisson low-tech qui ne date pas d’hier. De nos jours avec l’électricité, cuisiner est devenu plus rapide et plus simple. D’ailleurs, certains ne cuisinent plus et n’utilisent pratiquement que des plats préparés. Si vous êtes attiré par les mots « cuisine et simplicité », c’est le moment de redonner du temps à la cuisine et de faire des économies d’énergie : la Marmite Norvégienne est là pour vous servir !
La marmite norvégienne – une pratique perdue ?
« L’histoire de la Marmite Norvégienne se perd dans la nuit des temps » , nous explique Mireille Saimpaul, auteur et auto-éditrice du livre, La Marmite Novégienne. « Elle a été utilisée en temps de guerre, puis c’est tombé dans l’oubli » , ajoute-t-elle avec une pointe de déception, « trouver des informations sur son histoire n’a pas été facile » . Avec persévérance, elle réussit quand même faire partager son enthousiasme sur un blog et à écrire un livre sur le sujet.
Depuis toujours intéressée par la consommation bio, vivre de manière écologique et économique est maintenant une seconde nature pour elle. « Il faut essayer une première fois, après on en prend facilement l’habitude », s’enthousiasme-t-elle en parlant de la Marmite Norvégienne.
La Marmite Norvégienne est un mode de cuisson incontournable pour ceux qui sont engagés dans une démarche de simplicité volontaire et font attention leur budget.
Cet objet serait un moyen idéal de faire des économies et de gagner du temps. Si, si !
La marmite norvégienne – comment ça marche ?
Une marmite norvégienne est composée d’un récipient (cocotte ou marmite normale, en matériau capable d’accumuler de la chaleur : inox, fonte ou terre cuite) muni d’un couvercle qui ferme correctement (pour éviter les déperditions de chaleur et une cuisson plus efficace), d’un isolant et d’un contenant. Il suffit de préparer la recette voulue de manière habituelle et de porter le contenu à ébullition.
« Le temps de cuisson (ndlr. à ébullition) dépend des ingrédients du plat, précise l’auteur du livre cela peut varier de 5 à 30 minutes selon qu’on cuisine des légumes, des haricots ou de la viande. Ensuite, si l’on ne dispose pas d’une caisse spécifique, il faut emmitoufler la cocotte dans un gros pull, ou mieux, un édredon, comme cela se faisait autrefois dans les campagnes. Le but est que la chaleur puisse se conserver. Laissez ensuite reposer une à trois heures maximum, jusqu’au moment du repas où votre plat chaud est prêt à déguster ».
La marmite emmitouflée gagnera à être placée dans une boîte ou un carton pour une conservation de la chaleur optimale.
Marmite norvégienne – un gain énergétique
La première raison d’utiliser cette méthode traditionnelle de cuisson est d’ordre économique. Les mets restent sur le feu beaucoup moins longtemps, puisque la cuisson continue grâce à la chaleur conservée par l’isolant. « Avec les prix qui augmentent, ça nous permet de faire la chasse au gaspillage énergétique » , précise Mireille Saimpaul.
Le gain d’énergie signifie aussi un impact moins grand pour l’environnement. Et puis « quand le plat est dans la Marmite Norvégienne, on peut aisément faire autre chose et il n’y a aucun risque que cela accroche ni brûle ».
Sur le plan gustatif, les plats sont parfaitement cuits et les goûts sont préservés. Les gourmets seront ravis !
Alors la Marmite Norvégienne, tous bénéfices ? Il reste cependant quelques petits inconvénients.
Ce qu’on ne peut cuisiner avec une Marmite Norvégienne
Si la Marmite Norvégienne est pratique et économique, il y a des recettes qu’on ne peut pas faire avec. « Tout ce qui se cuisine au four, ou ce qui nécessite une présence continuelle (tourner des sauces, etc.), n’est pas compatible avec la Marmite Norvégienne, met en garde Mireille, en revanche on peut y faire mijoter du ragoût, de la soupe et même cuire à la vapeur ».
L’autre petit bémol implique une certaine organisation. Il faut planifier le repas à l’avance, mais comme nous le précise notre interlocutrice, « ce n’est qu’une question d’habitude ».
Fabrication d’une marmite norvégienne
Une des plus grandes qualités de la Marmite Norvégienne réside dans le fait qu’on peut la fabriquer soi-même. L’instrument est composé d’un récipient, d’un isolant et d’une caisse à cuire – dans la version simplifiée de Mireille Saimpaul on peut même, comme on l’a vu, se passer de cette dernière.
Présentation du livre : La Marmite Norvégienne
Mireille Saimpaul, a également écrit un livre sur la cuisine vue sous l’angle de la simplicité volontaire qu’elle essaie de pratiquer au quotidien : « Cuisiner en toute simplicité » (éditions Dangles, 2011).
Son livre très complet sur la Marmite Norvégienne est le fruit de longues recherches historiques et d’expérimentations au quotidien.
L’ouvrage, illustré par Kay Wernert, est disponible sur internet ou par correspondance sur le blog de l’auteure : www.marmite-norvegienne.com
Le récipient peut être éventuellement une cocotte ou autocuiseur avec un couvercle ferme. L’isolant doit se composer de matériaux gardant la chaleur, le plus simple étant une couverture. Le tout peut s’imbriquer dans une boite, qu’on appellera « caisse à cuire » : en carton, en bois, en métal ou même un panier à linge !
Il existe cependant des constructions plus compliquées « pour les bricoleurs », commente Mireille. Dans son livre, elle explique différentes façons de fabriquer des boîtes isolantes avec divers matériaux. Et pour un gain de place, il est possible de placer la boîte bricolée dans un placard de la cuisine ou même de transformer un placard en Marmite Norvégienne.
Finalement la Marmite Norvégienne c’est plutôt simple. Avec une bonne dose de motivation et de curiosité, on peut faire des économies d’énergie sans acheter du matériel superflu. A tester chez soi, sans modération !
Ma biosphère : vivre autonome grâce aux low-tech,
de Corentin de Chatelperron
Alors qu’Elon Musk va dépenser des milliards pour atteindre Mars et y bâtir un écosystème clos, Corentin de Chatelperron garde les pieds sur terre et sur mer… Avant d’apprendre à vivre en autonomie pour coloniser la planète rouge, apprenons l’autonomie pour préserver la Terre.
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