L’huile de palme dans les cosmétiques : quelles alternatives pour préserver la planète ?

La présence d’huile de palme dans les cosmétiques ne représente pas un danger pour la santé, mais sa surexploitation est un véritable fléau pour l’environnement. Dès lors, comment éviter d’acheter des produits favorisant cette production dévastatrice ?

Rédigé par Cecile, le 4 Jul 2022, à 15 h 17 min
L’huile de palme dans les cosmétiques : quelles alternatives pour préserver la planète ?
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L’huile de palme est aujourd’hui l’huile la plus utilisée au monde et pourtant, son exploitation fait des ravages. Présente dans de très nombreux produits alimentaires, mais aussi cosmétiques, sa production contribue grandement à la déforestation massive des régions tropicales, notamment en Asie du Sud-Est, en Équateur et au Brésil. Un marché en plein essor qui n’est pas près de s’arrêter, puisque depuis 1995, la demande en huile de palme – malgré les conséquences désastreuses qu’on lui connaît – croît d’environ 8,7 % par an.

L’huile de palme est partout… même dans les produits de beauté

L’huile de palme, dont le coût de production est très bas, est largement exploitée par l’industrie agroalimentaire, le secteur énergétique, mais également l’industrie des cosmétiques. Près de 19 % de sa production sert ainsi aux formulations de produits de beauté, où elle est employée comme agent de texture ou émulsifiant, mais aussi appréciée pour sa richesse en acides gras.

Pourtant, les conséquences de son exploitation sont désastreuses. Les besoins mondiaux ne cessant de croître, d’immenses parcelles de forêts sont brûlées afin de pouvoir planter à la place des palmiers à huile. Des feux qui génèrent des tonnes de CO2, autant d’émissions responsables du réchauffement climatique. À Bornéo par exemple, près de 80 % de la surface boisée a été éradiquée, depuis 1990. Or, la disparition de ces forêts ancestrales dont la biodiversité est unique met en péril des milliers d’espèces dépendantes de ces zones boisées ; citons notamment les plus connues : le Tigre de Sumatra et les Orangs-outans.

L'huile de palme et la déforestation

Quelles alternatives à l’huile de palme pour l’industrie cosmétique ?

Si l’huile de palme est partout, elle n’est pas pour autant irremplaçable ; encore faut-il que les industriels acceptent d’opter pour des alternatives plus chères. Citons principalement les huiles végétales comme celle de colza, l’huile d’olive ou encore l’huile de soja.

Autres huiles plus surprenantes, aux propriétés intéressantes pour la formulation de cosmétiques : l’huile de brocolis ou encore de cameline, deux ingrédients entrant dans la composition du shampoing solide Les Savons de Joya, marque artisanale faisant également le choix d’actifs naturels issus de l’agriculture biologique.

Si certaines entreprises se tournent donc vers d’autres huiles végétales par volonté de ne pas prendre part à l’industrie dévastatrice de l’huile de palme, d’autres ont recours à l’huile de palme durable certifiée RSPO. Que recouvre cette appellation ?

Un savon solide

L’huile de palme RSPO est-elle vraiment respectueuse de l’environnement ?

La RSPO (Roundtable on sustainable palm oil, ou groupement pour une huile de palme durable) entend contribuer au développement de cultures de palmiers à huile dites durables. Dans ses rangs, des multinationales, des banques, des producteurs, mais aussi l’ONG internationale WWF. Une présence gage de confiance pour les consommateurs ; mais est-ce suffisant pour affirmer que l’exploitation de l’huile de palme certifiée RSPO est exempte de reproches ?

La réponse est complexe. Pour affirmer qu’une exploitation de palmiers à huile est durable, la RSPO se base sur 39 critères aussi bien environnementaux que sociaux. Des critères parmi lesquels se trouvent entre autres l’obligation de reboiser les terres exploitées, l’amélioration des droits des travailleurs et des engagements quant à la préservation des ressources naturelles. Mais pour Greenpeace, “la certification RSPO ne garantit pas l’absence de déforestation”. L’organisation internationale pointe du doigt le manque de transparence quant à l’attribution de cette certification et lui préfère l’approche High Carbon Stock (HCS), méthodologie rigoureuse permettant d’affirmer que la production d’huile de palme n’a aucunement contribué à la déforestation tropicale.

La déforestation liée à l'huile de palme

Greenpeace souligne toutefois ne pas appeler les consommateurs au boycott total de l’huile de palme, mais uniquement à celui des exploitations engendrant la destruction des forêts et tourbières. En outre, substituer l’huile de palme par une autre huile végétale n’est pas forcément sans conséquences pour l’environnement ; d’autres industries s’avérant également problématiques. Sans compter que les exploitations d’huile de palme sont génératrices de nombreux emplois pour les populations locales des pays producteurs. Malheureusement, elles sont également synonymes de non-respect des droits des travailleurs, rappelle Amnesty International. L’ONG dénonce notamment des rémunérations bien trop basses, des conditions de travail difficiles, des emplois forcés et le recours au travail des enfants.

Déchiffrer les dérivés d’huile de palme dans les produits cosmétiques

Greenpeace invite donc les industriels à bien plus de transparence quant à l’origine exacte de l’huile de palme employée. Côté consommateurs, il convient de scruter avec attention les étiquettes des produits cosmétiques. Si depuis décembre 2014, la présence d’huile de palme doit être obligatoirement indiquée en ce qui concerne les produits alimentaires, c’est une autre affaire pour les cosmétiques comme les produits ménagers. Sur les emballages de ces articles, l’huile de palme (Elaeis Guineensis Oil) peut alors être indiquée en des termes techniques prêtant à confusion. L’explication se trouve dans le fait que cette huile est rarement présente à l’état brut dans les produits de beauté ; mais bien souvent transformée.

L'huile de palme

Voici donc une liste non exhaustive des termes désignant des dérivés d’huile de palme entrant dans la composition de nombreux produits cosmétiques :

  • Coco-Caprylate/Caprate,
  • Caprylic capric triglycérides,
  • Dicaprylyl Ether, Lauryl Glucoside,
  • Sodium Lauryl Sulfate,
  • Glyceryl Distearate,
  • Isostearyl Palmitate,
  • Myristyl Myristate,
  • Isopropyl Myristate,
  • Cetearyl Alcohol,
  • Cetearyl Olivate,
  • Sodium Palmate,
  • Palmitate d’Isopropyl,
  • Dodecanol,
  • Octyldodecyl Myristate.

À retenir : opter pour des cosmétiques a minima certifiés RSPO permet déjà d’éviter de favoriser des exploitations non contrôlées. Le mieux étant de s’assurer que l’huile de palme a été produite dans le respect de la méthodologie High Carbon Stock (HCS).

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