Le marché de la lessive est énorme et évolue régulièrement (1). Sous la poussée de préoccupations écologiques et concurrentielles, les lessiviers poussent les lessives concentrées ou des formules super-concentrées et « innovantes ». Mais que valent-elles comparées aux lessives diluées auxquelles nous sommes habitués ?
Comment vendre plus de lessive en en consommant moins ?
C’est la question qui se pose aux lessiviers : comment éviter les dégâts causés par les détergents tout en continuant à vendre ? Rappelons les données de base qui expliquent pourquoi, « il n’y a pas de lessive propre » :
- Une famille française consomme en moyenne en un an : 220 lessives par an, soit 26 litres de lessive liquide ou 40 kg de lessive en poudre, 13.000 litres d’eau et 230 kWh d’électricité + 3 à 4 litres de liquide vaisselle + 10 à 20 litres de nettoyant ménager +10 kg de poudre pour lave-vaisselle.
- Nous, les Français, nous faisons environ 20 millions de lessives par jour. De quoi tuer l’éco-système d’un étang de 6 hectares et de 1,5 mètre de profondeur.
Par ailleurs, les lessives normales ne se « bio-dégradent » pas correctement (3). Seules les lessives « écologiques » de certaines marques sont complètement biodégradables : par exemple, la formule des lessives de Soluvert, de l’Arbre Vert ou d’Ecovert, leur permet de se dégrade en intégralité en 28 jours. Ce ne sont pas seulement les tensio-actifs qui sont biodégradés (comme la réglementation l’impose), mais bien l’intégralité de la formule.
Mais au-delà du facteur lié à la composition de la lessive, c’est son conditionnement qui est remis en question.
Un pack de lessive en supermarché = 40 % d’eau
Or plus d’eau, c’est plus de poids à transporter, de carburant et de CO2 dépensés, mais aussi plus d’emballages, plus de place de rangement, … et la tentation d’alourdir la dose quand on met le linge à laver. Les gros conditionnements ont un impact écologique médiocre.
L’impact de l’emballage sur le bilan de la lessive
L’Observatoire bruxellois de la Consommation Durable a fait des calculs très intéressants sur l’impact de l’emballage des lessives (4). La lessive « universelle » est vendue soit sous forme de poudre, concentrée ou pas, de tablettes, liquide ou liquits. Les poudres non concentrées sont souvent emballées dans une boite en carton (5).
- La lessive en poudre concentrée est vendue dans un sachet plastique (1,35 kg),
- Les tablettes sont emballées individuellement (film plastique) et regroupées dans un emballage en plastique (2 l) soit dans un emballage constitué d’une poche plastique et d’un suremballage en carton (1,5l), soit encore dans un flacon HDPE distributeur (7 l)
Les principales conclusions de l’étude sont que :
- Les lessives concentrées, en poudre ou liquide, produisent moins de déchets d’emballage que les lessives non concentrées,
- Les poudres concentrées en sachet plastique constituent le choix produisant le moins de déchets mais ces déchets ne sont pas recyclables,
- Les lessives emballées dans du carton produisent des déchets d’emballage plus lourds mais entièrement recyclables,
- Le poids de déchets d’emballage par lessive augmente au fur et à mesure que le contenu de l’emballage est plus faible,
- Les tablettes et les liquits produisent moins de déchets d’emballage que les poudres non concentrées. Mais les tablettes génèrent quelques déchets non recyclables (emballage individuel des tablettes).