Inflation ou écologie ? La consommation de viande par habitant en France aurait reculé de 5,8 % en l’espace de vingt ans.
C’est une statistique qui surprend, qui vient d’être dévoilée par une synthèse publiée par le service statistique du ministère de l’Agriculture et l’établissement public FranceAgriMer : en 2023, les Français auront consommé 21,3 kg de viande bovine. Soit cinq kilos de moins en vingt ans.
Les Français mangent de moins en moins de viande
Pourtant, jusque-là, depuis les années 2000, la consommation totale de viande avait plutôt tendance à augmenter, voire à rester stable. Or, comme le soulignait le rapport « comment concilier nature et climat » publié en février dernier par le Réseau Action Climat, pour que la France respecte ses objectifs climatiques, il faudrait en fait diviser notre consommation de viande par deux. En effet, selon ce document, l’alimentation représente 22 % de l’empreinte carbone nationale, du fait de l’importance de l’élevage.
Selon les derniers chiffres dévoilés, les Français mangent de moins en moins de viande. La consommation moyenne de viande par habitant a ainsi reculé de 5,8 % en vingt ans en France. Mais faut-il y voir un engagement écologique, une prise de conscience, ou plus prosaïquement l’effet de l’inflation, avec un coût de la viande bien trop élevé pour le panier des familles ?
Le poulet supplante le boeuf
Toutefois, le recul semble toutefois bien antérieur au retour de l’inflation, la note statistique parlant d’un recul de la consommation de viande bovine de 19 % depuis 2003. La viande bovine semble la première victime de ce désamour carné. En moyenne, les Français consommaient en effet en moyenne 26,3 kg de viande bovine en 2003. Aujourd’hui, ils n’en consomment plus que 21,3 kg. À l’inverse, la viande de volaille est à la hausse (+3,3, %). Plus largement, le poulet représente aujourd’hui 28 % de la consommation totale de viande en France en 2023, contre 14 % en 2003.
Mais, comme le rappelle la synthèse gouvernementale, en 2023, la consommation de viande a tout de même globalement baissé de 1,7 % par habitant en moyenne. Ce document de synthèse établit au passage un lien direct entre cette baisse de consommation de la viande et la hausse des prix touchant toutes les viandes, qui ne cessent d’augmenter depuis 2015.
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