La multiplication des catastrophes naturelles, changement climatique oblige, pourrait bien mettre à mal le principe même de s’assurer contre.
Les incendies historiques qui viennent de toucher Los Angeles viennent de le souligner de façon dramatique : l’homme ne peut rien, ou pas grand chose, face aux catastrophes naturelles d’envergure.
Un risque d’inassurabilité
Eruptions, tremblements de terre, incendies, inondations, voire tsunami… Le coût de ces catastrophes naturelles est incalculable ou presque. Ainsi, au-delà des maisons consumées et de l’environnement détruit pour des années voire des décennies, les incendies de Los Angeles devraient également être les plus coûteux de l’histoire : une estimation préliminaire d’AccuWeather évalue les dégâts et les pertes économiques entre 135 et 150 milliards de dollars. Qui plus est, nombre d’oeuvres d’art ont brûlé avec les résidences de luxe.
Au total, la facture des incendies en Californie pourrait représenter près de 4 % du PIB de l’Etat, et les pertes assurées dépasser celles des « mégafeux » de 2018. Alors que les compagnies d’assurance avaient déjà commencé à éviter les zones à risque, le coût des assurances dans ces secteurs devient tellement élevé que cela augmente d’autant le risque d’inassurabilité. Un phénomène qui avait déjà poussé de plus en plus de Californiens à ne plus s’assurer…

La Californie est en proie à es feux dévastateurs
Des tarifs d’assurance en fonction des risques
Mais comment s’assurer correctement contre les catastrophes naturelles, et ce alors que l’année 2023 a déjà été la troisième année la plus grave en termes de sinistres climatiques ? Avec le réchauffement climatique, le risque de les voir se multiplier est réel, à tel point que cela peut finir par remettre littéralement en cause le principe même d’assurance et d’indemnisation.
Bien évidemment, les tarifs d’assurance augmentent avec le niveau de risque. Ainsi, en France, la contribution obligatoire au régime catastrophes naturelles, une surprime adossée à l’assurance habitation, ne cesse d’augmenter. D’ici à 2050, selon les chiffres de France Assureurs, les coûts des indemnisations devraient atteindre un montant cumulé de 143 milliards d’euros… Mais si en France, il existe une obligation d’assurance contre de tels risques, cela demeure une exception au niveau mondial.

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Faire face à cette dépenses supplémentaire
Qui plus est, alors que l’on a tendance à sous-estimer le risque causé par les catastrophes naturelles, les assurés sont réticents quant au fait de payer le prix nécessaire pour une telle couverture. Seule une perception amplifiée du risque permettra de réellement le prendre en considération, et d’en accepter le coût.
Encore faudrait-il que les ménages, et notamment les classes moyennes, soient en mesure de faire face à cette dépense croissante en assurance, alors que leur revenu moyen est en berne. Par ailleurs, dans des sociétés vieillissantes telles que celle de la France, les personnes âgées sont en fait moins prêtes que les autres à payer pour des assurances.
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