Quels poissons pouvons-nous consommer sans menacer la biodiversité ? Nous vous aidons à y voir plus clair avec le guide poissons présentant les espèces à privilégier ou à éviter. Aujourd’hui, l’églefin (aiglefin ou haddock), un poisson que l’on peut consommer car il n’est pas en danger.
L’églefin – Melanogrammus aeglefinus – (que l’on peut voir orthographié aiglefin) appartient à la famille des Gadidés au même titre que ses cousins le lieu noir, la lingue, le cabillaud (ou morue). Mais contrairement à ces deux derniers, l’églefin n’est pas menacé : ses stocks sont même jugés abondants dans tout l’Atlantique Nord.
L’églefin, un poisson que l’on peut consommer
L’églefin se cache sous d’autres pseudonymes : on le trouve parfois sous le nom d’anon, et version fumée, l’églefin est désigné sous le terme de haddock.
Description de l’églefin
Comme tous les poissons côtiers dont il fait partie, l’églefin possède trois nageoires dorsales et deux nageoires anales. Son corps est plus ou moins sombre, barré d’une ligne latérale noire et caractérisé par ses reflets argentés. Son ventre arbore une teinte plus claire quant à son dos, il peut être vert olive et parfois noir. Deux signes distinctifs pour ce poisson : la tache noire marquée à la base de sa nageoire pectorale et un petit barbillon sur la mâchoire inférieure.
L’églefin est rectiligne. Les plus grands spécimens mesurent 1 mètre maximum et peuvent atteindre 16 kg.
Habitat de l’églefin
L’églefin est un poisson dit benthique, c’est-à-dire qu’il vit à proximité du fond des océans, entre 10 et 450 mètres sous la surface. Il a tendance à rester au plus profond en hiver pour remonter l’été. Il se plaît sur des fonds rocheux ou sableux, à des températures n’excédant pas les 10°C.
Son territoire s’étend le long des côtes nord-américaines et européennes de l’Atlantique. En Europe, on le trouve principalement sur la côte de la Norvège centrale, dans le sud-ouest de l’Islande et autour des îles Féroé. En Amérique, il vit au large du Canada ; il passe l’hiver en Caroline du Nord.
L’églefin ne s’aventure que très peu dans les estuaires ou les embouchures.
Il se nourrit d’autres poissons mais aussi de petits crustacés, de mollusques ou encore de vers.
Reproduction de l’églefin
Mâles et femelles sont sexuellement matures lorsqu’ils ont 2 à 3 ans. L’églefin se reproduit principalement au début du printemps, à des profondeurs de 30 à 200 m. C’est la taille des femelles qui détermine leur fécondité, les plus grandes pouvant libérer plus de 3.000.000 d’oeufs au cours d’une même saison de frai.
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État des stocks d’églefin
Selon le CIEM (le Conseil International pour l’Exploration de la Mer), le stock d’églefin en mer du Nord est hors des limites de sécurité biologique du stock en raison de mauvais recrutements de juvéniles depuis 2000 et d’une pression de pêche trop élevée ; quant au stock du Nord-Est Arctique (mer de Barents et mer de Norvège), il est exploité au niveau du RMD (Rendement Maximum Durable) depuis 2013.
L’églefin de mer Celtique et Manche semble en bon état malgré un taux d’exploitation légèrement supérieur au RMD.
Cependant, le stock de écossais semblait surexploité en 2009 et des mesures drastiques ont donc été prise : les TAC sont ainsi passés de plus de 6.000 tonnes à 3.500.
Le stock islandais est aujourd’hui exploité à un niveau durable. Par contre celui des îles Féroé est dans un état critique, si bien que le CIEM recommande de fermer les pêcheries ciblant cette espèce.
C’est que qui nous décide à classer l’églefin en Feu Orange. Préférez les poissons en provenance d’Islande et du Nord-Est Arctique et évitez à tout prix l’achat de ceux provenant des autres stocks.
Filets d’églefin © Paul Horwitz
La pêche à l’églefin
La pêche de ce poisson fait l’objet de mesures de conservation. En outre, on a largement diminué le total autorisé de capture (TAC dans) certaines zones. Les quotas s’élèvent à 54.600 tonnes en 2017 en Atlantique Nord-Est (dans les eaux européennes et internationales) .
Des efforts sont faits sur la taille minimale de commercialisation : 30 cm, respectant ainsi une pêche plus durable.
Enfin, les chaluts utilisés en mer de Barents et dans les eaux du Spitzberg sont équipés depuis 1997 d’une grille d’échappement pour les juvéniles.
Quatorze pêcheries d’églefin sont certifiées par l’écolabel MSC (dont le groupement de pêche français Comapêche-Euronor) et opèrent en Atlantique Nord (eaux canadiennes, mer de Barents, mer du Nord, eaux islandaises et eaux norvégiennes).
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