En pratique, le xéropaysagisme arrive à diminuer la consommation d’eau de 25 à 100 %. Voici comment se passer d’eau pour vos cultures.
Économiser l’eau au jardin : le xéropaysagisme, c’est quoi ?
Le xéropaysagisme (xeros = « sec » en grec ancien) est un type d’aménagement qui vise à utiliser l’eau de façon extrêmement efficace. Le concept a été lancé dans les régions désertiques ou les kibboutz.
La pratique consiste à aménager votre jardin de manière à favoriser des espèces locales ou peu consommatrices d’eau pour cultiver de manière plus naturelle.
Choisir les espèces pour limiter la consommation d’eau

Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock
Toutes les plantes n’ont pas la même soif. Un jardin xéropaysagiste, avec peu ou sans eau, n’est pas pour autant un jardin désertique.
Le choix de plantes supportant un faible arrosage est vaste et avec quelques astuces, vous aurez un jardin luxuriant, coloré et très agréable. En général, il convient de prendre des plantes indigènes à la région où on est. Les espèces alpines, espèces d’escarpements rocheux ou de falaises et les espèces maritimes sont aussi des espèces peu assoiffées.
- Très décoratives, parfois aromatiques, les plantes vivaces sont résistantes à la sécheresse : sauges, monardes, valérianes, thyms, origans, mélisses, etc. ou encore les cactus (les sedums, agaves, hoyas…)

Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock
- Les arbustes : buddleias, armoises (absinthe par exemple), cytises…
- Les arbres : il existe quelques espèces favorables (palmiers, conifère, mimosas, érable, saule)
Attention : cela ne vous empêche pas de jardiner aussi avec des plantes locales. La liste suivante n’est donc pas à appliquer au pied de la lettre, mais reste indicative.
Liste des plantes qui se contentent d’une humidité réduite
- sumac aromatique (Rhus aromatica)
- Thym (Thymus vulgaris)
- Plante boussole (Silphium laciniatum)
- Dianthus
- Liatris aspera (Liatris aspera)
- aster aromatique (Aster oblongifolius) (la plupart des espèces d’aster utilisent peu d’eau)
- Cerisier d’automne (Prunus serotina)
- Aloe (Aloe vera)
- Lavande (Lavandula angustifolia)
- Joubarbe des toits (Sempervivum tectorum)
- Amélanchier (Amelanchier alnifolia)
- Calliandra eriophylla (Calliandra eriophylla)
- Atriplex canescens (Atriplex canescens)
- Echinacea pallida (Echinacea pallida) (la plupart des Echinacea utilisent peu d’eau)
- Genévrier des Rocheuses (Juniperus scopulorum)
Limiter la consommation d’eau – optimiser l’aménagement du jardin
Il faut soigner l’aménagement du jardin pour limiter les arrosages. Étagez votre jardin pour favoriser des écoulements d’eau naturels.
Plantez les plantes les plus gourmandes en eau dans les positions élevées, en plants serrés et si possible dans des endroits protégés du vent et du soleil.
Ainsi, les plantes situées plus bas, en dessous, profiteront de leurs eaux de ruissellement et de l’eau versée plus haut.
Placez les plantes plus gourmandes sous les arbres, à l’ombre ou près des bâtiments. Placez les plantes résistantes à la sécheresse dans les zones les plus ensoleillées.
Analysez vos sols avant d’essayer le xéropaysagisme

Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock
Avant de faire pousser des cultures dans un jardin ultra sobre en eau, il faut connaître la nature de vos sols et déterminer le pH du sol.
Cette analyse vous permettra de choisir le bon amendement du sol pour le rendre plus résistant aux sécheresses.
Un sol argileux conserve bien l’humidité, mais la plupart des plantes ne supportent pas le manque d’oxygène d’un sol argileux lourd.
Un sol sablonneux a une très faible capacité de rétention d’eau et est généralement pauvre en minéraux.
On peut apporter des modifications à ces 2 types de sols avant d’y planter, en y ajoutant mousse, compost, fumier ou de la tourbe par exemple.
Le paillis est un élément important, voire incontournable pour économiser l’eau. Le paillis aide à retenir l’humidité dans le sol en contenant l’évaporation, mais réduit également la pousse des mauvaises herbes, elles aussi consommatrices d’eau.
Un paillis et un compost aident à combattre l’évaporation d’eau, à garder le sol humide et à prévenir le ruissellement.
Les rocailles : elles permettent d’accueillir des plantes résistantes à la sécheresse et au vent en se rapprochant d’un environnement désertique. Couvrir le sol de galets, de cailloux a un effet similaire à celui d’un paillis et peut être un moyen attrayant de favoriser un milieu «désertique». La plupart des plantes de rocaille sont habituées à la sécheresse et aux vents. Les pierres et les galets ont une action similaire au paillis.
Les fleurs : choisissez des gypsophiles, rudbeckias, asclépias, echinaceas, pavots, alchémilles, lychnis, iris, pyrèthres, euphorbes, lavandes…
Le xéropaysagisme est né il y a une vingtaine d’années dans les États du Sud-ouest américain où le climat est particulièrement aride.
L’irrigation pour économiser l’eau
Il existe 3 techniques d’irrigation qui conviennent au xéropaysagisme :
- la couverture intégrale,
- le goutte-à-goutte
- l’aspersion.
Ces 3 techniques permettent de considérablement diminuer la consommation d’eau d’irrigation, mais nécessitent une infrastructure coûteuse, ce qui en limite nécessairement l’usage dans les pays pauvres.

© Vadym Zaitsev
N’arrosez pas n’importe comment : arrosez le matin tôt afin de réduire l’évaporation et le roussissement des feuilles par le soleil. Arrosez par temps calme sans vent pour éviter que l’eau ne soit asséchée trop vite. Cette astuce pour économiser l’eau va bien entendu dépendre de la saison et de l’endroit où vous habitez.
N’arrosez pas trop vite : arroser lentement permet que l’eau ne s’écoule pas et soit bien absorbée par le sol.
Comment entretenir un jardin en xéropaysagisme
L’entretien d’un tel jardin est à la fois plus délicat et plus facile d’un jardin traditionnel.

Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock
Le jardin en xéropaysagisme a besoin de moins de désherbage, de parage et d’arrosage, des tâches fastidieuses pour le jardinier. Un bon paillis ou revêtement de cailloux dispense d’arracher les mauvaises herbes.
Moins de gazon : le jardin en xéropaysagisme est parfait pour remplacer les pelouses et la tonte, activité polluante qui accroit l’évaporation, s’en trouve moins nécessaire. La consommation d’eau double en été, surtout du fait de l’arrosage des pelouses et des jardins.

Choisir une pelouse à faible entretien moins gourmande en eau : une pelouse à faible entretien est composée d’un mélange d’herbes à gazon et de fétuques rustiques, peu exigeantes en eau et à croissance lente et basse, ainsi que d’espèces à larges feuilles résistant au piétinement comme le trèfle. Ces espèces n’ont pas besoin d’être arrosées aussi souvent que les pelouses classiques.
Les lits de jardin doivent être entretenus avec régularité et il faut veiller à ce que de mauvaises herbes ne commencent pas à pousser.
- Moins d’insecticides : en général, les plantes résistantes à la sécheresse ne sont pas aussi sujettes aux maladies et aux parasites et aux maladies que les autres espèces. Cela signifie moins de pesticides ou de fongicides. En choisissant des plantes répulsives comme le pyrèthre ou le thym et en pratiquant l’association de cultures, les nuisibles seront moins nombreux.
Facture d’eau allégée et cultures au régime sec
Avec des méthodes de xéropaysagisme, vous arrosez votre jardin beaucoup moins entre deux pluies. Il résistera beaucoup mieux en cas de sécheresse prolongée.
Utilisez un récupérateur d’eau de pluie
Un récupérateur d’eau de pluie est un des meilleurs outils contre la raréfaction de l’eau. Vous pourrez installer des tuyaux de drainage vers les zones du jardin qui le plus besoin d’eau.
Ce type d’aménagement une garantie pour économiser l’eau et donc le temps, ce qui s’accompagne d’une facture d’eau allégée !
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