Une espèce autrefois rassurante face à son avenir voit aujourd’hui son statut évoluer. Le hérisson d’Europe, symbole de nos campagnes, est désormais classé « quasi-menacé » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cette mise à jour sonne comme un appel à agir pour préserver cet animal emblématique.
En huit ans, les pressions environnementales se sont intensifiées, accélérant le déclin du hérisson en Europe. Pourtant, en France, le manque de données empêche une vision claire de la situation, alors même que nos voisins constatent des baisses alarmantes de population.
Hérisson européen : un retournement de situation inattendu
Il y a encore deux ans, le hérisson européen n’était classé que comme une « préoccupation mineure » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), laissant penser que son avenir n’était pas sérieusement menacé. Cependant, la dernière réévaluation a bouleversé cette perspective, le faisant passer à « quasi-menacé ». Ce changement s’explique par la révision des données collectées depuis 2016, période durant laquelle les signaux d’alerte se sont multipliés.
En effet, les pressions exercées sur cet animal n’ont cessé de croître. Destruction des haies, usage intensif des pesticides, artificialisation des sols, multiplication des collisions routières et réchauffement climatique fragilisent fortement l’espèce. Ces facteurs combinés ont un impact non seulement son habitat naturel, mais également ses cycles biologiques essentiels comme l’hibernation et la reproduction.
Une crise européenne, un silence français
Dans plusieurs pays européens, le constat est sans appel : en Allemagne ou en Belgique, la population des hérissons a chuté de 50 % ces dernières années. Le Royaume-Uni, la Suède et les Pays-Bas rapportent des tendances similaires. En revanche, la France demeure un cas à part, faute de données précises pour évaluer l’ampleur du phénomène. Ce retard entrave la prise de conscience et rend difficile la mise en place de politiques adaptées.
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Des initiatives citoyennes, comme le recensement participatif lancé en 2020 par France Nature Environnement, tentent de combler cette lacune. Mais en l’absence d’une étude nationale solide, les conclusions restent provisoires. Les experts s’accordent cependant sur un point : il n’y a aucune raison de croire que la situation française diffère de celle de ses voisins. Les mêmes pressions environnementales s’exercent sur tout le continent.
Le hérisson, pourtant commun et bien présent dans les imaginaires collectifs, incarne désormais une urgence écologique. Sa vulnérabilité croissante reflète l’ampleur de la crise de la biodiversité, marquant une étape critique pour agir. Des mesures concrètes, tant pour restaurer ses habitats que pour limiter les impacts humains, sont indispensables pour éviter qu’il ne devienne une espèce véritablement menacée.
En savoir plus sur nos amis les hérissons
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