Le béton de chanvre et lin, c’est du solide

Le béton n’a pas bonne réputation quant à son bilan carbone. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas sa fabrication qui pèse le plus lourd dans la balance, mais plutôt le transport des matières premières qui est le plus à blâmer, et en seconde position, le ciment, liant indispensable à la fabrication et source principale d’émission de CO2.

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 13 Jun 2015, à 17 h 25 min
Le béton de chanvre et lin, c’est du solide
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On a donc tout intérêt à privilégier des matériaux qui utilisent des matières premières renouvelables. C’est le cas des bétons à base de chanvre ou de lin, particulièrement recommandés pour l’écoconstruction.

Le béton de chanvre, un béton durable

Le chanvre est une plante renouvelable qui pousse très vite, qui ne demande pas de traitement spécifique (ni pesticides, ni insecticides) et n’est pas particulièrement gourmande en eau. On l’utilise volontiers pour fabriquer du papier ou du textile.

Depuis plusieurs années, le chanvre a gagné le secteur du bâtiment car ses fibres constituent un excellent isolant naturel, aux performances thermiques et phoniques comparables à la laine de verre ou à la laine mouton.

Fabrication du béton de chanvre

Parmi ses nombreuses utilisations, le chanvre peut être utilisé dans la conception de béton.

Ce sont les débris de la tige, la chènevotte, que l’on utilise. La fibre quant à elle est utilisée pour la fabrication des isolants. La chènevotte est mélangée à des liants naturels hydrauliques (en général de la chaux)

Il faut un mètre cube de chènevotte pour deux cents kilos de chaux pour produire du béton. On y adjoint des roches volcaniques, (pouzzolane, pierre ponce) pour équilibrer le mélange. Ces roches volcaniques sont très imperméables et peu denses, ce qui va permettre de rendre le béton durable. D’ailleurs, les édifices romains les plus résistants ont été construits avec ce type de matériau.

Mise en oeuvre du béton de chanvre

Le béton de chanvre est utilisé pour le colmatage, le remplissage et l’aplanissement des structures (sols et murs).

Il peut être utilisé comme enduit, comme chape isolante (mortier destiné à aplanir un sol) ou pour l’isolation de toiture inclinée ; on coulera dans ce cas le béton dans des chevrons ou solivettes.

Avec un lambda de 0,11, le béton de chanvre jouit d’une isolation thermique et phonique plutôt performantes.

Ses avantages :

  • Le béton de chanvre ne se tasse pas ;
  • Le béton de chanvre n’est pas attaqué par des champignons, rongeurs et autres bactéries ;
  • Le béton de chanvre permet de réguler l’humidité en laissant passer la vapeur d’eau et assainit donc l’air ambiant ;
  • Le béton de chanvre ne contient pas de COV ;
  • Le béton de chanvre absorbe le CO2 lors de sa fabrication ;
  • Le béton de chanvre est recyclable et biodégradable en fin de vie.

Lire la suite : le béton de lin, un avenir prometteur

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. Pour le chanvre, il serait intéressant d’avoir la précision de combien de pouzzolane faut-il mettre pour les proportions données ainsi que de quelle granulométrie.
    Quant au béton de lin, il n’y a aucune indication de dosage.
    Et pourquoi pas moitié lin moitié chanvre.
    Car si les anas de lin donnent un amalgame plus compact que le béton de chanvre, par contre il en ressort un volume nettement plus petit.
    En résumé, tout ceci donne des envies mais en fin de compte on n’est pas beaucoup plus avancé.
    Le béton de chanvre sous toiture est compliqué à mettre en oeuvre car il faut le faire avant la couverture. Et s’il fallait intervenir plus tard, comment? Redécouvrir tout le toît?
    Quant au sol, le chanvre n’aime pas l’humidité, d’où des drains pour aérer dans le hérisson. C’est aussi compliqué et finalement reprend le principe d’un refroidissement par air au sol.
    Donc, le chanvre, d’accord, pour les murs à ossature bois. Y ajouter du lin ou remplacer le chanvre par du lin pourrait être intéressant, mais là on manque de renseignement. Quant au Codem, il travaille pour lui, pas pour les autoconstructeurs et ne donne pas de renseignement.
    Conclusion, l’article met l’eau à la bouche mais aurait besoin d’être étoffé.

  2. vous devriez vous rapprocher de l’association construire en chanvre, qui est chargée de valider les règles professionnelles sur les bétons de chanvre et vous verrez que tout n’est pas si simple: le dosage de chaux pour 1m3 de chènevotte n’est pas le même suivant qu’on réalise un sol un mur ou un toit, le liant hydraulique n’est pas le mieux approprié pour un matériau bio-sourcé qui doit pouvoir respirer pour ne pas se dégrader….
    ce matériau qui est un matériau roi doit être utilisé convenablement sinon les contre exemples risque de dissuader des personnes susceptible de l’utiliser et ce serait dommage pour nos petits enfants.

  3. Apparemment, le béton de lin possèdent aussi ses avantages 🙂

  4. le coût , c’est chaux.

  5. Alec6 a raison le texte ne parle que du ciment « le ciment, liant indispensable à la fabrication et source principale d’émission de CO2 »
    et pas du tout de chaux

  6. pourquoi parlez-vous uniquement du ciment ? on peut le remplacer avantageusement par de la chaux qui a un bilan carbone meilleur, et même si la mise en oeuvre a quelques contraintes, il a de meilleurs performances que le ciment. ainsi il est hygro-régulateur.

    • Sahf erreur, il est justement question de chaux!
      « Il faut un mètre cube de chènevotte pour deux cents kilos de chaux pour produire du béton. On y adjoint des roches volcaniques, (pouzzolane, pierre ponce) pour équilibrer le mélange. »

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