Une nouvelle étude va faire plaisir aux partisans du bio. On pensait que l’avantage des fruits et légumes bio est de ne pas contenir de toxiques, mais qu’ils sont identiques aux produits classiques en termes de goûts et d’avantages santé. Cette étude anglaise montre qu’au contraire, les produits bio sont également plus riches en antioxydants.
Fruits et légumes bio = plus d’antioxydants
L’importante étude internationale dont il est question est une méta-analyse qui a été pilotée par l’Université de Newcastle et publiée le 15 juillet 2014 dans la revue British Journal of Nutrition (1). Elle visait à comparer la richesse des fruits et légumes bio et conventionnels en termes de richesse en éléments nutritifs.
La conclusion des chercheurs est claire et va avoir d’importantes conséquences ; elle tient en quelques points clés :
- Consommer des produits bio peut apporter une dose d’antioxydants qui correspond à la consommation supplémentaire de 1 à 2 portions de fruits et légumes par jour.
- Autrement dit, les fruits et légumes bio peut fournir un apport supplémentaire d’antioxydants, sans augmenter l’apport calorique, ce qui est bénéfique pour la santé – et pour le poids.
Surprise. Ces conclusions contredisent celles d’une précédente étude de 200 de la Food Standards Agency (FSA) anglaise, qui affirmait qu’il n’y a pas de différences significatives ou de bénéfices nutritionnels importants pour les fruits et légumes bio par rapport aux conventionnels. Mais cette étude de 2009 était bien moins exhaustive que celle qui vient de sortir.
Des concentrations accrues en antioxydants
L’étude souligne que ces fruit et légumes bio, ainsi que les céréales bio, offrent des taux en antioxydants de 18 % à 69 % plus forts que ceux des produits d’agriculture conventionnelle.
On ne sait pas avec certitude pourquoi les fruits et légumes produits en bio sont plus riches en antioxydants ; certains chercheurs évoquent la possibilité que, face à des agressions de parasites, et fautes de défenses chimiques artificielles, les plantes bio génèrent des molécules de défense, dont quelques-unes sont des antioxydants.
Pourquoi l’information est-elle importante ?
Quoi qu’il en en soit, c’est le bénéfice santé des antioxydants, largement démontré par de nombreuses études, qui fait l’importance de l’information. Les produits antioxydants ont en effet plusieurs vertus clés, notamment celles de protéger de certains cancers ou bien de malades cardiovasculaires ou neurodégénératives.
Tout savoir sur les antioxydants
Moins de métaux lourds dans le bio
De manière moins surprenante, l’étude confirme que les fruits et légumes bio bénéficient de concentrations en métaux lourds toxiques bien inférieures à celles des produits conventionnels.
- Le cadmium en particulier (contenu par les fertilisants à base d’engrais phosphaté), a été retrouvé à des concentrations près de 50 % inférieures dans les cultures biologiques que dans les cultures conventionnelles.
- On y trouve aussi bien moins de mercure ou de plomb (qui s’accumule dans les reins ou le foie).
- Les concentrations des produits bio en azote total sont inférieures de 10 % de 30 % pour le nitrate et de 80 % pour le nitrite.
Des moins et aussi des plus pour l’agriculture bio
Sans utilisation de pesticides chimiques de synthèse, l’agriculture bio marque donc un nouveau point décisif. Elle ne promet pas seulement des « moins » (de résidus pesticides, d’engrais, etc.) mais aussi des » plus », avec plus d’anti-oxydants.
Carlo Leifert, pilote de l’étude, jubile : « Nous avons montré sans l’ombre d’un doute qu’il existe des différences de compositions entre les cultures biologiques et conventionnelles, mais, il y a maintenant un besoin urgent de réaliser des études diététiques spécialement conçues pour identifier et quantifier les impacts sur la santé d’une transition à une alimentation biologique. »
(1) La méta-analyse, financée dans le cadre du projet européen Quality Low Input Food, fait la synthèse des les résultats de diverses études scientifiques sur les différences de composition entre les cultures biologiques et conventionnelles. Pilotée par Carlo Leifert, professeur d’agriculture écologique à l’Université de Newcastle, elle est la plus exhaustive jamais réalisée sur le sujet.
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