Tout le monde ne peut pas se permettre de partir en vacances. En France, ces personnes seraient au nombre de 3,6 millions, estime la Confédération européenne des syndicats (CES).
Au total, en Europe, 35 millions de personnes devraient rester chez elles toute l’année en 2021, faute de revenus suffisants pour pouvoir prendre des vacances.
Même lorsqu’ils sont « menacés de pauvreté, » certains Français peuvent partir en vacances
Partir en vacances, tout le monde le souhaite, mais tout le monde ne le peut pas. En Europe, ces personnes seraient au nombre de 35 millions, dont 3,6 millions en France, estime la Confédération européenne des syndicats (CES). Les personnes qui ne peuvent pas se permettre des vacances font partie d’une catégorie que les auteurs de l’étude désignent comme étant « menacées de pauvreté ». Cette catégorie inclut les personnes touchant moins de 60 % du revenu médian. Ensuite, au sein de cette catégorie, les auteurs de l’étude ont comptabilisé ceux qui pouvaient se permettre de partir en vacances et ceux qui ne le pouvaient pas.
Il se trouve que le pourcentage des personnes ne pouvant se permettre des vacances est le plus élevé en Grèce (88,9 % parmi les personnes menacées de pauvreté), en Roumanie (86,8 %), en Croatie (84,7 %), à Chypre (79,2 %) et en Slovaquie (76,1 %). La France arrive bien plus loin dans ce palmarès, avec 57,2 %.
La France en 4e position
En chiffres absolus, de tous les pays européens, c’est l’Italie qui compte le plus de personnes ne pouvant se permettre des vacances (7 millions). Suivent l’Espagne (4,7 millions), l’Allemagne (4,3 millions), la France (3,6 millions) et la Pologne (3,1 millions). Parmi ces personnes il y a beaucoup de retraités et d’étudiants, mais cette catégorie inclut aussi des travailleurs à bas salaire, en particulier ceux touchant le salaire minimum légal. Si, en France, le SMIC permet tout de même de vivre décemment, dans au moins 16 États membres de l’UE le salaire minimum légal comme seul revenu expose les travailleurs à la pauvreté.
Les vacances, un fait social que nous devons aux congés payés
Du tourisme local en Seine-et-Marne – © Elena Dijour / Shutterstock.com
Si partir en vacances une fois par an est aujourd’hui ancré dans notre esprit au point d’être presque devenu une évidence, c’est parce que plusieurs générations de Français ont connu, au cours de leurs vies, les congés payés. Ces derniers, instaurés pour la première fois par les Accords de Matignon de 1936 (15 jours par an), ont ensuite été étendus à 3 semaines en 1956, puis à 4 semaines en 1969, puis à 5 semaines en 1982. Ce sont les congés payés qui ont donné naissance au tourisme de masse.
Toujours est-il que c’est en 1845 qu’a eu lieu le premier voyage touristique organisé : cette année-là, en Angleterre, Thomas Cook avait organisé un aller-retour en train à Liverpool pour les habitants de Leicester, Nottingham et Derby. Et dix ans plus tard, la firme a proposé son premier tour d’Europe (avec des étapes à Anvers, Bruxelles, Cologne, Heidelberg, Strasbourg et Paris). C’est à cette occasion qu’est né le concept de voyage à forfait : pour la première fois, les touristes payaient en un règlement unique leur transport, l’hébergement et repas.
Illustration bannière : Alpes françaises – les vacances, pas accessibles à tous – © Elena Dijour