Les Français consomment énormément de conserves, alors qu’elles sont loin d’être anodines pour notre santé.
Les conserves de poisson, les Français les adorent. 118.000 tonnes de ces produits sont consommées chaque année dans l’Hexagone, soit une consommation de 5 kilos par an et par foyer. 93,5 % des ménages ne résisteraient pas à la tentation d’en acheter, d’après une étude de Kantar Worldpanel. Et pourtant, ces aliments ne seraient pas sans danger.
Le mercure, un composant inévitable
Le roi des conserves, c’est le thon. 85,9 % des ménages en ont acheté au moins une fois dans l’année. Le palmarès est suivi de sardines (53,4 %) et de maquereau (49,4 %). Ce trio a généré 830,6 millions d’euros de chiffre d’affaires aux producteurs de conserves.
Certaines conserves de thon sont réputées pour contenir du mercure. Depuis la révolution industrielle du XIXème siècle, ce métal lourd est présent, dans différentes proportions, dans quasiment tous les cours d’eau. Volatile, il traverse facilement les tissus humains, et s’élimine difficilement par l’organisme.
Une exposition chronique à des composants de mercure cause différents désordres dans le système immunitaire, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections et aux cancers.
Alors, quelles chances de retrouver du thon empoisonné ? Un contrôle de conserves récemment effectué au Canada n’a pas constaté d’anomalies sur le thon pâle. En revanche, sur les 128 boîtes de thon blanc contrôlées, quatre ont présenté des niveaux de mercure supérieurs à la limite recommandée.
Des conserves aux bisphénols A
Autre danger des conserves, les bisphénols A. On retrouve les résines de bisphénols A dans le revêtement des boîtes de conserves, quel que soit leur contenu. Il s’agit d’un perturbateur endocrinien, à l’origine de problèmes reproductifs, d’obésité, de cancers du sein et de la prostate, du diabète et de problèmes thyroïdiens.
Une étude réalisée à l’université d’Harvard a révélé que les personnes ayant consommé durant cinq jours d’affilée des soupes en conserve avaient accumulé une quantité importante de bisphénol A, visible sur les analyses d’urine. Et même si en mangeant des conserves, vous ne mangez pas la boîte avec, vous n’êtes pas à l’abri : les bisphénols A ont la particularité de pouvoir progressivement pénétrer dans l’aliment, sous l’effet de la chaleur.
Alors, pour rester en bonne santé, rien de mieux que d’appliquer le principe de précaution. Et si vous mangez du frais au lieu de manger des conserves, votre corps vous remerciera !
Illustration bannière : Conserves en supermarché – © Sorbis Shutterstock