Selon les informations de France Inter, au cours de son expédition, la Fondation Tara Océan a ‘systématiquement’ retrouvé des masques et des gants dans les sept plus grands fleuves européens.
Les protections personnelles, dont le port est recommandé voire obligatoire dans la plupart des pays, ont été retrouvées dans la Tamise, l’Elbe, le Rhin, la Seine, l’Ebre, le Rhône, le Tibre, la Garonne et la Loire, a fait savoir Romy Hentinger, porte-parole de la fondation Tara sur France Inter le 12 juillet 2020.
Une partie des masques seraient déjà arrivés en mer
C’est une triste conséquence de l’injonction soudaine de porter des masques à usage unique (voire des gants dans certains pays) : ces protections se retrouvent désormais dans les grands fleuves d’Europe. C’est le constat qu’a fait la Fondation Tara Océan, dont le navire scientifique (qui fait office de laboratoire flottant) parcourt sans cesse les fleuves du continent pour mieux étudier leur pollution.
Selon Romy Hentinger, ces protections ont été retrouvées systématiquement dans les grands fleuves d’Europe. Et ils « se fragmentent rapidement ». « C’est préoccupant pour la suite », car « on peut en déduire que d’autres sont déjà arrivés en mer », a-t-elle déclaré sur France Inter(1).
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10 millions de masques potentiellement dispersés dans l’environnement tous les mois
129 milliards de masques et 65 milliards de gants à usage unique sont utilisés à travers le monde tous les jours, d’après l’ONG Ocean Conservancy. Et selon le WFF, dans l’hypothèse où 1 % des masques n’étaient pas jetés dans les poubelles, ce sont 10 millions de masques qui seraient dispersés dans l’environnement tous les mois.
Étant donné que chaque masque pèse 4 grammes, ce sont 40.000 kilos de déchets plastique qui seraient dispersés dans la nature tous les mois.
Par le passé, grâce aux prélèvements qu’elle avait réalisés, la Fondation Tara Océan avait déjà tordu le cou à l’idée reçue selon laquelle les plastiques ne se décomposeraient que dans les océans. Ces derniers se décomposent aussi bien dans les fleuves sous les rayons du soleil et les vagues. Selon ses estimations, 5.000 milliards de morceaux de microplastiques (inférieurs à 5 mm) flotteraient à la surface des océans.
Illustration bannière : Le coronavirus n’en finit pas de participer la pollution – © Fostock12